Le général Adolphe Nshimirimana avait maté la rébellion et notamment la tentative de coup d'état en mai dernier. Son véhicule a été touché par deux roquettes près d'un hôpital situé à quelques encablures du quartier pro-Nkurunziza de Kamengue.
Guinée Conakry Info parle « d'une perte immense pour le président Nkurunziza », car c'était l'un de ses soutiens les plus importants. « Il avait la force de pénétration des secrets du pays pour en avoir dirigé les services secrets », lit-on. Il était selon Guinée Conakry Info devenu « le numéro deux du régime ».
Kongo times revient largement sur cet assassinat « mafieux » selon lui de Adolphe Nshimirimana et ne partage pas la même vision. Le journal rend d'abord hommage à notre confrère et ami, Esdras Ndikumana, le correspondant de RFI, venu « sur le lieu pour faire son travail (...) connaître la vérité, arrêté et passé à tabac par des agents de renseignements » selon Kongo Times.
« Ce confrère était depuis belle lurette dans le « viseur» des sicaires de ce pouvoir illégitime », estime le quotidien congolais. Le journal pense que si on l'a empêché de faire son travail, c'est bien pour une raison, c'est qu'on ne voulait pas qu'il connaisse la vérité. Et Kongo Times évoque même en titre un « Crime d'état ».
Pour le quotidien congolais, « il ne peut pas être l'œuvre de l'opposition qui ne dispose pas de telles armes », mais plutôt de l'armée. « Et si Nkurunziza était le commanditaire de l’élimination du général Adolphe ? » se demande même Kongo Times.
Selon sa théorie, à l'en croire, Adolphe Nshimirimana aurait pris trop d'importance dans le système Nkurunziza. Frustré de ne pas avoir été remercié à sa juste valeur, après avoir sauvé le président dont il était devenu un simple conseiller, le « général Adolphe » comme on le surnommait aurait pu alors se retourner lui aussi contre le régime. « Après le général Adolphe Nshimirimana, à qui le tour ? », s'interroge enfin Kongo Times, qui constate que les règlements de compte ont déjà provoqué la mort de plusieurs anciens proches ou nouveaux ennemis du pouvoir.
Une nouvelle spirale de la terreur ?
« Incertitude au Burundi après l'assassinat d'un général » titre en une The New Times, le quotidien rwandais. L'ancien chef du service des renseignements, Adolphe Nshimirimana était « l'une des personnalités les plus puissantes du pays » selon, The New Times, « aussi respecté dans l'armée, que la police ou les milices Imbonerakure ». On le retrouve d'ailleurs en photo pleine page, un air légèrement maffieux, dans un costume en cuir noir, lunette de soleil sur les yeux.
« Sa mort intervient au moment où des réfugiés burundais au Rwanda s'apprêtaient à rentrer chez eux, une semaine après un scrutin électoral présidentiel controversé », lit-on. Un de ces réfugiés burundais témoigne dans le journal rwandais: « De ce qu'on sait, il y a beaucoup de tensions à la maison. Il y a beaucoup d'attaques revanchardes de la part des Imbonerakure et d'une partie de l'armée. La situation est très inquiétante ».
Pour The New Times, « la mort d’ Adolphe Nshimirimana pourrait être l'étincelle qui met le feu à la poudrière ».
RCA : la paix n’est pas tout à fait acquise
« Attention au réveil des vieux démons ! », titre Le Pays à propos des échanges de tirs à Bangui hier matin qui ont fait plusieurs morts dont un casque bleu. Une opération conjointe, menée par la force des Nations unies (Minusca) et la police centrafricaine, visant à arrêter le chef d’une faction musulmane dans le quartier de PK5 à Bangui, a viré au drame. Des hommes, armés de grenades et d’armes automatiques, se sont interposés. « Cela n’augure rien de bon », selon le quotidien burkinabè, car cela pourrait « fragiliser la précaire paix qui règne à Bangui depuis que les deux frères ennemis anti-balaka et la Sélaka, de guerre lasse, ont décidé de fumer le calumet de la paix ». Pour Le Pays, « Le plus urgent en Centrafrique, c'est le retour à la normale devant conduire à l’organisation d’élections libres et transparentes (...) pour ramener la Centrafrique sur la voie d'un état normal ».
Municipales à Madagascar : le grand retour du clan Ravalomanana
A Madagascar le week-end aura été marqué par l'élection à la mairie d'Antananarive de Neny Lalao Ravalomanana.
« Neny sur le toit de Madagascar » , titrait ce week-end, Midi Madagascar, qui constate le grand retour sur la scène politique du clan Ravalomanana lors de ces élections municipales. Depuis 2009, date du coup d'état, « la mouvance Ravalomanana est venue au quotidien se réunir dans la capitale pour crier à l’injustice et montrer leur fidélité envers leur choix politique » lit-on. Ils ont été récompensés selon Midi Madagascar.
La Tribune de Madagascarpublie quant à elle une photo pleine page de l'épouse du président déchu Marc Ravalomanana. « L’ancienne première dame de Madagascar est devenue la première femme maire de la capitale de Madagascar » , constate le journal, qui estime plus loin que celle qui a fait ses preuves de bonne gestionnaire à la tête du groupe Tiko, fleuron de l'industrie malgache « ne sera pas que la voix de son maître », selon la Tribune de Madagascar.
L’Express de Mada évoque quant à lui « une démonstration de force ».