A la Une: Buhari chez Biya pour en finir avec Boko

« Ponctualité, chaleur des retrouvailles et protocole sans fioritures », c'est ainsi que résume Cameroon Tribune la visite d'Etat du président nigérian Muhammadu Buhari au Cameroun. Le quotidien publie maintes photos, notamment de l'arrivée du numéro un nigérian, reçu par un Paul Biya tout sourire sur tous les clichés, de la descente de l'avion jusqu'aux salons de l'hôtel Hilton. Tapis rouges, honneurs militaires, cadeaux, quelques mots en anglais, le Cameroun avait mis les petits plats dans les grands pour accueillir le géant voisin. D'ailleurs le président Buhari paraît aussi grand que son pays. Sur une photo de Cameroon Tribune, on le voit longiligne dans sa gandoura blanche, l’habit traditionnel, dépasser d'au moins une tête le numéro un camerounais. Même la ville de Yaoundé avait été décorée en vert et blanc, aux couleurs du Nigeria, pour recevoir le président Buhari. Il a reçu tellement d'égards, qu'on se demande ce que c'est qu'un « protocole sans fioritures », pour Cameroon Tribune, qui en rajoute une couche plus loin dans l'article où on peut lire : « Chaleur des retrouvailles et volonté manifeste d’aller droit au but, sans fioritures, pour éradiquer la secte terroriste Boko Haram. »

Les retrouvailles entre frères ennemis ?

Le pays qualifie cette visite « d'opportune ». «  On sait, en effet, qu’Abuja et Yaoundé ne filent pas le parfait amour, depuis l’affaire de la presqu’île de Bakassi qui a mis à mal les relations de bon voisinage entre les deux voisins », lit-on. L'affaire de Bakassi c'est un vieux litige frontalier entre les deux pays, à propos d'une région riche en hydrocarbures qu’ils s’étaient longtemps disputés. Le Pays revient sur les mauvaises relations qu'entretenaient Paul Biya avec l'ancien président nigérian Goodluck Jonathan. Voici donc pourquoi la visite de Buhari est « opportune » selon le journal burkinabé, « car aujourd’hui, aussi bien par devoir que par instinct de survie, les deux nations sont obligées de se donner la main », lit-on. Le Pays estime encore que c’est « dans une synergie des forces et à travers le renseignement que la secte Boko Haram sera vaincue... »

Même sentiment du côté de Guinée Conakry Info, qui considère que la sagesse de Buhari et la ruse de Paul Biya pourraient « permettre d'agir en synergie pour mettre fin au règne de la terreur des djihadistes ».

Objectif : mieux sécuriser les frontières

Si pas grand chose n'a filtré sur les discussions entre les deux hommes hier à Yaoundé, le quotidien nigérian The Sun nous donne une piste à travers les déclarations hier du porte-parole du président Buhari. Selon lui, la force multinationale composée de 8700 hommes du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Nigeria sera pleinement opérationnelle le prochain mois. Le Cameroun a déjà annoncé le déploiement de 2000 hommes le long de sa frontière avec le Nigeria. Le commandement de cette force multinationale est basé à Ndjamena au Tchad. « Tous les pays sont d'accord pour dépasser le cadre des frontières internationales, afin de pourchasser les terroristes partout, de les combattre autant de temps qu'il le faudra, jusqu'à ce qu'ils disparaissent définitivement », selon Garba Shehu, le porte-parole du président Buhari dans le quotidien nigérian The Sun.

Le roi de la jungle est mort, vive le roi !

Enfin la mort du lion Cecil au Zimbabwe continue de faire couler beaucoup d'encre, car c’est le symbole d'une Afrique sauvage et malheureusement d'une époque révolue. Dans le Herald, on retrouve ce lion dominant aux poils blonds, au milieu de la brousse dans le parc de Hwange, avec sa crinière noire autour de la tête. Ce roi-là ressemble à s'y méprendre à celui qui a bercé notre enfance au début de chaque western dans les films hollywoodiens de la Metro Goldwyn Mayer production. Theodro Bronkhorst, l'un des deux chasseurs, a été libéré après avoir payé une caution de 1000 dollars hier au commissariat de police de Bullawayo. «  Une bien petite somme, estime le Herald, pour espérer mettre un terme à la chasse illégale d'animaux sauvages ». Mais le vrai assassin du fauve est un célèbre dentiste américain, Walter James Palmer, amateur de grande chasse en Afrique.

Selon le Star Tribune, le journal américain du Minnesota, l’Etat dont est originaire Palmer, il aurait payé 50 000 dollars pour cette chasse. Apparemment il aurait déjà rejoint les Etats-Unis. Et on retrouve encore en photo, un groupe de militants écologistes manifestant devant sa clinique dentaire à Bloomington, pas très loin de Minneapolis, aux cris de « Assassins ! Palmer doit être extradé vers le Zimbabwe pour être jugé de son acte criminel envers un animal sauvage protégé ». Traqué par des associations de défense des animaux alors qu'il se cache, aux Etats-Unis cela prend désormais des allures de « chasse à l'homme ».

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