A la Une: Un scrutin à haut risque au Burundi

« Le Burundi en ordre de bataille pour l'après-élection », c'est le titre du reportage de l'envoyé spécial de Libération à Bujumbura à propos du premier tour des élections présidentielle. « La Constitution burundaise, inspirée des accords de paix sur le Rwanda à Arusha en Tanzanie et adoptée à la fin de la guerre civile, en 2005, stipule qu’aucun président ne peut effectuer plus de deux mandats », rappelle Libération. Mais le chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis dix ans, « balaie les critiques en rétorquant que ses cinq premières années ne devraient pas être comptabilisées : il a été élu par le Parlement, et pas directement par un scrutin populaire ». Alors Libération est allé prendre la température dans les quartiers les plus hostiles à son régime, notamment à Musaga, un des bastions de la contestation. « Une fois la nuit tombée, lit-on, cordes, pierres et sacs de sable réapparaissent à l’entrée des ruelles. De petits groupes de jeunes se relaient jusqu’à l’aube pour patrouiller. Nous nous protégeons des incursions de la police et des Imbonerakure, les milices progouvernementales », explique un jeune du quartier. Après le scrutin, il craint une politique revancharde : « Cela s’est produit après l’élection de 2010 », dit-il. A l’époque, des militants de l’opposition avaient été brutalisés, victimes d’emprisonnements abusifs, voire d’exécutions sommaires. L'envoyée spéciale de Libération, Patricia Huon conclue : « La victoire est assurée pour Pierre Nkurunziza, mais la suite des événements au Burundi reste incertaine ».

Le journal La Croix rappelle que le Burundi est l'un des plus petits pays d'Afrique. 3,8 millions de burundais seulement sont appelés à se rendre aux urnes. En 4 mois de contestation, une centaine de personnes a trouvé la mort, et 150 000 burundais ont fui dans les pays voisins. La médiation ougandaise pour trouver une issue à la crise à échoué selon La Croix car le président Nkurunziza était décidé à se représenter, « cela n'était pas négociable ». Les discussions pourraient néanmoins reprendre après le scrutin présidentiel.

Turquie : Erdogan pris à son propre jeu ?

« L'attentat-suicide en Turquie qui a endeuillé hier la ville de Suruç, en faisant au moins 30 morts est peut-être de ces événements qui peuvent modifier le cours d’une guerre », estime Pascal Coquis dans l'éditorial des Dernières Nouvelles d'alsace intitulé « La stratégie du pire ». « Les turcs doivent désormais choisir clairement leur camp et ne plus continuer à sinuer sur le fil du rasoir, estime encore ce dernier. Car même s’il s’agit d’une attaque perpétrée contre une ville et des réfugiés Kurdes , [...] elle a eu lieu sur le sol turc. Et forcément, ça change tout. Elle oblige le gouvernement de Recep Erdogan à reconsidérer totalement son rapport avec Daech qui bénéficiait jusqu’à présent d’une relative complaisance », selon Pascal Coquis dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace.

France : les éleveurs se meurent

Dans tous vos journaux, notamment à la une des Échos, cette même photo insolite de tracteurs bloquant l'accès au Mont-Saint-Michel. « Au bord du dépôt de bilan, les éleveurs accusent les industriels de ne pas respecter leur engagement d'augmenter leur prix d'achat », constate le journal économique. Ils ont bloqué hier la Normandie pour protester contre l’effondrement des prix de vente de leurs produits.
« Le monde agricole est à bout », selon La Charente Libre qui constate que la colère gagne aussi les éleveurs charentais.
Le Figaro revient lui aussi sur cette révolte qui « inquiète le gouvernement ». Le prix du porc baisse en France, et pourtant il coute 50 % plus cher aux éleveurs à la sortie de l'abattoir qu'en Allemagne par exemple, notamment à cause de la surproduction, de la cherté des aliments pour bétail mais aussi des coûts salariaux. Les abattoirs allemands emploient une main d'œuvre étrangère moins chère venue de Roumanie ou de Bulgarie. Des abattoirs allemands qui contrairement aux français ont su moderniser leurs outils pour être à la pointe de la technologie, selon Le Figaro.

 
Un Tour de France en noir et blanc
 

Le Figaro s'arrête aussi aujourd'hui sur la percée africaine lors de cette édition 2015 du Tour de France. On retrouve en photo l’Érythréen Daniel Teklehaimanot emmener son équipe sud-africaine MTN-Qhubeka, lors du contre-la-montre, dimanche 12 juillet, c'était entre Vannes et Plumelec. Il a porté trois jours durant, le maillot à pois de meilleur grimpeur. « Son équipe voulait se faire remarquer, c’est gagné, explique Michel Thèze, le technicien français qui l'a découvert. Daniel est devenu un porte-drapeau pour l’Érythrée, pour l’Afrique. Il ouvre une voie. Il y aura bientôt de nombreux coureurs africains », dit-il encore dans Le Figaro... MTN-Qhubeka, 2e du classement par équipes, derrière Movistar, aligne deux Érythréens et trois Sud-Africains. L'équipe aux couleurs symboliques noir et blancs voient fondre les curieux, et notamment les supporter érythréens qui agitent de larges drapeaux sur le bord des routes, fiers de montrer un autre visage de leur pays, que celui d'une dictature qui pousse 5000 personnes à fuir par mois.

 
Au pays d’Astérix et Obélix

 
Une vieille croyance bretonne attire de plus en plus de curieux, voire d’adeptes.
« Ce curieux rendez-vous des druides », titre Le Parisien aujourd'hui en France. On est venu parfois de loin constate le quotidien, des touristes de tout l'hexagone, du pays de galles et des îles britanniques s'étaient pressés dans les monts d'Arrée dans le Finistère, dimanche dernier pour un « Gorsedd digor », en bon breton. C'est une assemblée de druides à laquelle les non-initiés peuvent assister. Alors on les retrouve en photo, ces bardes vêtus de bleu ou de vert, entourant le grand druide en blanc, Per-Vari Kerloc'h, une branche de gui à la main, devant la pierre en granit sacrée, une sorte de menhir enfoui dans l'herbe. On se croirait dans Astérix et Obélix. Ce fut une très belle cérémonie au son de la harpe, de la bombarde et du biniou, l'instrument de musique breton, à l'issue de laquelle les spectateurs ont pu faire un vœu, une branche de gui à la main.

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