« Le compromis diplomatique sur le nucléaire signe le retour de l’Iran sur la scène internationale », titre en Une Le Figaro qui évoque un accord historique. « Non seulement parce qu’il est censé garantir la nature pacifique du programme nucléaire de l’Iran, contre une levée des sanctions imposées à ce pays, mais aussi parce qu’il replace donc un poids lourds du Moyen Orient sur la scène internationale ». Le Figaro, estime que cet accord est l’œuvre de la diplomatie américaine, et notamment de la volonté personnelle de Barack Obama qui a mis tout son poids dans la balance pour refonder les relations avec la République islamique rompues en 1980.
Et grâce à cette levée progressive des sanctions, le regain de puissance de l’Iran inquiète déjà certaines monarchies sunnites du Golfe, constate Le Figaro. Et Le Canard enchaîné lui emboîte le pas concernant ce nouvel Iran désormais fréquentable avec cette boutade. « Dans le fond, ces mollahs sont des chiites types », pour chic types...
Car « fréquentable » « Téhéran va pouvoir désormais exporter son pétrole et accueillir des investisseurs étrangers », selon Les Echos. Le journal financier qui relève au passage que la France est sur les starting-blocks pour profiter de ce vaste marché de 80 millions d’habitants. Notamment dans le secteur automobile, où Renault ou surtout Peugeot-Citroën pourrait y faire son grand retour après être parti en 2012. Une co-entreprise avec une société iranienne est déjà à l’étude qui pourrait produire chaque année 400 000 véhicules. Le géant pétrolier Total aussi qui n’a jamais vraiment coupé les ponts, développe de grands projets dans le pays. « Airbus, Danone, ou encore LVMH pourraient bien être les futurs gagnants potentiels de cet accord historique », estime le journal Les Echos.
Le Hollande man show
Tous les journaux reviennent aussi sur la prestation télévisée du président Hollande hier en marge des festivités du 14 juillet.
Le Parisien a passé au crible cette prestation et estime qu’en se référant à plusieurs personnalités, Hollande a esquissé son portrait robot pour la présidentielle 2017. Il s’est référé à lui-même d’abord, en s’auto-considérant comme un président audacieux. Il s’est référé à son Premier ministre Manuel Valls qu’il espère conserver jusqu’au bout du quinquennat, au Premier ministre grec Alexis Tsipras, un « réformiste courageux » selon lui. Mais surtout, Le Parisien lui a trouvé un style et des références très gaullistes. François Hollande aurait plusieurs fois utilisé le terme « patrie » durant cette allocution, un mot peu usité selon Le Parisien par la gauche. Mais surtout ; il aurait récupéré une formule empruntée au Général de Gaulle, lorsqu’il a dit hier « vouloir porter une certaine idée de la France ».
Pour Le Parisien, Hollande a esquissé hier le rôle qu’il veut afficher en 2017, celui de père audacieux de la patrie.
Panne de moteur à Radio France ?
Les méthodes du président de Radio France, Matthieu Gallet, se sont de plus en plus remises en question, notamment par Le Canard enchainé ce matin qui raconte un séminaire de la direction organisée le 11 juillet 2014. Le tout jeune promu président avait convié ses directeurs de chaines à un week-end professionnel dans un château à la campagne, à Mareuil-le-Guyon très exactement.
Le deuxième jour, les directeurs se réveillent, prennent leur petit déjeuner et sont invités à rejoindre la salle principale du château transformée à l’occasion en garage automobile grandeur nature, avec au milieu, une vieille 2-chevaux. C’est parti pour trois heures de « team building », la construction d’équipe. Une méthode américaine de management pour donner de la cohésion au groupe et stimuler l’esprit de défi. But du jeu, démonter et remonter la vieille « dodoche ». Tout le monde s’y met, même le PDG qui dévisse, chacun à une tâche particulière, Olivier Poivre d’Arvor porte la caisse à outils. A travers cet exercice très « corporate », l’idée était de prouver qu’on pouvait être confrontés à une opération d’envergure et la surmonter en équipe. Personne à l’époque n’avait osé le critiquer. Mais aujourd’hui, un persifleur, on se demande qui, se lâche... « C’était ridicule, dit-il, et pas vraiment service public. Gallet n’était pas très actif, il ne voulait pas se tâcher »... Et Le Canard enchainé de s’amuser : « un an après l’opération d’envergure, l’équipe soudée par la force du cambouis peut repasser au garage. Trois des mécanos ont été virés après la grève d’avril, soupçonnés de déloyauté. Même motif, même punition pour Olivier Poivre d’Arvor ». Le Canard conclue : « Gallet peut repasser son certif de mécano pour redémarrer Radio France ».
Et l’amour dans tout ça ?
Libération revient sur la sortie polémique de Love, qui sort aujourd’hui sur les écrans, le dernier opus de Gaspar Noé. Présenté en mai à Cannes, le film a failli être interdit au moins de 18 ans, à cause de scènes sexuelles explicites, il l’est finalement interdit au moins de 16 ans. Malheureusement, apparemment, à en croire l’article de Libération qui aurait pu lui-même être censuré, tant il est écrit avec tout ce que le dictionnaire compte de mots familiers, voire vulgaires pour parler de sexe, Love, c’est pas forcément de l’amour, « c’est un film d’amour charnel » dit Gaspar Noé, un regard aussi sur les dérives érotomanes, égotiques, d’aujourd’hui.
Le réalisateur argentin dont tout le monde ou presque connait le nom, mais beaucoup moins les œuvres... Irréversible c’était lui, se défend d’avoir voulu faire un film racoleur ou X. « Love n’est jamais fait pour être excitant sans doute parce que l’on sait d’emblée que la fin est tragique », dit-il joliment dans le long entretien qu’il accorde à Libération.
Les monstres du puritanisme
D’amour et de haine, il est encore question dans le film espagnol La isla minima, que La Croix nous dévoile ce matin.
L’affiche donne envie, contrairement au film de Gaspar Noé, et il marque un peu le grand retour du cinéma espagnol sur le devant de la scène. Ce film raconte un fait divers, une enquête autour de deux jeunes filles retrouvées mortes après avoir été violées en 1980 en pleine campagne andalouse. Sorti en Espagne, il est déjà l’un des plus grands succès. Il a raflé tous les prix, une dizaine de Goya en tout, l’équivalent de notre César. Ce polar, n’est pas seulement un triller, qui « réjouira les aficionados du genre » selon La croix, c’est aussi un regard sur cette Espagne de la transition démocratique pas tout à fait libérée du Franquisme. Dans le fond, c’est aussi un regard sur les monstres et les lois du silence créés souvent de toutes pièces par les dictatures puritaines.