A la une: Europe unie ou Grèce désunie?

« Grèce : la défaite nationale », titre en une Libération. Avec cette phrase symbolique de Manolis Glezos, vieux résistant célèbre pour avoir retiré le drapeau nazi de l’Acropole en 1941. « La fumée blanche sortie de l’Eurogroupe est celle des cendres de la Grèce », a t-il déclaré hier. Un sentiment de défaite largement répandu en Grèce selon Libération. Face à l’intransigeance des dirigeants européens, Athènes a cédé une partie de sa souveraineté. Notamment, lorsque l’accord conclue hier impose au gouvernement grec de « consulter et obtenir le feu vert des institutions sur tout projet de loi dans certains domaines importants […] avant de le soumettre à une consultation publique ou au Parlement ». C’est une « mise sous tutelle » selon Libération.

Les dessous d’un des plus longs sommets de l’histoire européenne

L’ambiance était très tendue durant les dix-sept heures de bras de fer... Un différent apparemment « musclé » selon Le Figaro aurait même opposé l’italien Mateo Renzi à son homologue hollandais Mark Rutte, le premier lui aurait reproché d’en demander toujours plus et trop à la Grèce. Heureusement, François Hollande aurait joué régulièrement le trait d’union dans les différents qui opposaient les uns aux autres.

Et pour avoir une idée de l’ampleur des crispations, Le Figaro révèle qu’il y aurait eu pas moins de dix versions successives sur l’un des paragraphes de l’accord. Celui sur les fonds pour les privatisations. Apparemment, c’est celui qui a cristallisé le plus la confrontation. Berlin voulait que ces fonds soient consacrés au remboursement de la dette, Athènes plaidait pour qu’ils irriguent des investissements indispensables à la croissance. Finalement, ces fonds seront bien gérés pour et depuis la Grèce. Et finalement, le plan d’aide a pu être décidé unanimement par les 19 européens, quelques minutes avant l’ouverture des bourses européennes, précise Le Figaro...

14 juillet : La France fête sa souveraineté nationale

« Jour de fête pour Hollande », titre Le Parisien, qui à l’en croire rentre tout auréolé de ce sommet européen. « Celui qui conserve la palme du président le plus impopulaire de la Ve République, lit-on, profite du calendrier labyrinthique de la crise grecque et de son dénouement, hier matin, après une semaine de négociations pendant lesquelles Hollande et Merkel ont reconstitué le couple moteur de l’Union européenne », lit-on dans Le Parisien. Alors cette caricature signée Deligne dans le journal La Montagne apporte une note d’humour... On y voit un général de l’armée française à côté d’Hollande faire la revue des troupes au défilé. « Là ce sont les troupes du FMI, dit-il, suivies du régiment de comptable de la banque centrale européenne qui sont intervenus en Grèce, monsieur le président ». Et on voit des hommes au complet cravate, marcher au pas, l’attaché case à la main...

Le 14 juillet intéresse-t-il encore les français ?

Si cette fête nationale sera la fête de François à en croire vos journaux, ce n’est plus la fête des français, selon Dominique Jung dans Les dernières Nouvelles d’alsace. « Elle n’est plus le phare du calendrier républicain, écrit-ce dernier dans l’éditorial. Elle ne rythme plus l’année scolaire, ne donne plus le signal des « grandes vacances ». La prise de la Bastille semble appartenir davantage aux livres d’images qu’aux livres d’histoireDominique Jung estime que plus jamais cette fête nationale doit s’ouvrir aux« réseaux d’actions internationales, avec des perspectives et des ambitions qui le transcendent ; la Nation ne doit surtout pas paraître étriquée », lit-on dans Les dernières nouvelles d’Alsace. Alors le président François Hollande va en tous les cas profiter de cette fête encore nationale pour rassurer le pays notamment dans la lutte contre le terrorisme ou la sécurité des français. Le défilé sera d’ailleurs sous le signe de Charlie.

Le GIGN à la fête

Le Parisien en profite pour revenir sur la traque des frères Kouachi, les auteurs de l’attentat à Charlie Hebdo. Pour la première fois les troupes du GIGN vont arpenter les Champs-Elysées, elles étaient arrivées à bout de l’incroyable fuite des deux frères assassins. C’est en hélicoptère que ces troupes d’élite de la gendarmerie nationale se sont posées à 200 mètres de l’imprimerie où s’étaient réfugiés les frères Kouachi à Dammartin en Goële. Discrètement, les hommes vont prendre place tout autour du bâtiment et sur les toits. Ils avaient encore des doutes, lorsqu’une des portes d’un des hangars a tremblé, puis la tête d’un des jihadistes est apparue. Il a fixé droit dans les yeux les gendarmes en face de lui. Il a crié allahou akbar avant de vider son chargeur de Kalachnikov sur eux. « En passant à l’offensive, ils voulaient faire un maximum de dégâts chez nous », se souvient l’un des gendarmes. Les deux jeunes jihadistes qui tentent alors de s’enfuir, mourront terrassés par deux grenades à fort effet de souffle. La traque racontée par le GIGN, c’est à lire dans Le Parisien.

Une mode d’inspiration quasi grecque ?

« Socrate s’habille en Prada », c’est le titre d’un article à lire dans Le Monde... Le Monde a constaté que les grands noms du luxe font de plus en plus appel à des philosophes pour donner du sens à leurs créations et mieux légitimer leurs prix aux yeux d’une clientèle élitiste.

Le groupe Hermès a même engagé à plein temps un ancien élève de l’Ecole normale supérieure, agrégé de philosophie à 25 ans. Sa carte de visite mentionne seulement « conseiller direction création et image ». En 2015, il est à l’origine du thème « la flânerie », un thème cher à Rousseau, qui fut pourtant, contrairement à Voltaire, l’un des pires contempteurs du luxe au XVIIIe siècle, précise Le Monde. Un autre exemple, en 2008, au tout début de la crise économique mondiale, Lancôme, une filiale du groupe, avait sollicité le philosophe Vincent Cespedes – spécialiste des relations interpersonnelles, pour le lancement de son parfum « La Vie est belle ». On lui avait demandé sa définition du bonheur pour une femme d’aujourd’hui... Le parfum dont les couleurs sont défendues par le sourire de l’actrice Julia Roberts est devenu, en moins de trois ans, numéro quatre des ventes au niveau mondial. Imaginez le sort de la Grèce, si les philosophes inspiraient un peu plus la politique économique européenne...

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