Boko Haram répond par la terreur à ceux qui lui font la guerre. Dans la nuit de samedi à dimanche, c’était au tour du Niger d’être la cible des terroristes à Diffa. Le groupe islamiste nigérian a attaqué la prison proche de la frontière avec le Nigeria, tuant un gardien mais ne parvenant à libérer aucun détenu.
Mais c’est surtout le nouvel attentat-suicide au Tchad, samedi, dans un marché central de la capitale, avec 16 morts et des dizaines de blessés qui a marqué les esprits.
« N’djamena sera-t-il désormais assiégé ? », se demande en Une Tchad actuel. « De toutes les explosions qui ont lieu depuis le 15 juin, date du double attentat-suicide qui avait fait 38 morts, celle du 11 juillet au marché central, porte la vraie signature de Boko Haram, avec revendication immédiate par l’organisation terroriste », lit-on.
« Boko Haram endeuille le Tchad », titre pour sa part La nouvelle Tribune, le quotidien béninois... « La crainte que la secte terroriste nigériane Boko Haram puisse frapper n’importe où, n’importe comment, n’importe quand hante les esprits. Une peur renforcée par la témérité des hommes de Boko Haram à commettre ces attentats », peut-on lire.
Le Mali sous alerte terroriste maximale
« Panique générale à Bamako », titre le journal Le Malien ce matin. Ce week-end, toutes les mosquées ont été mises sous contrôle et surveillance des forces de l’ordre. Des interpellations ont eu lieu. Des rumeurs évoquaient l’entrée dans la capitale de voitures bourrées d’explosifs, relate le quotidien Le Malien.
Une menace terroriste suite à l’arrestation la semaine dernière d’un homme accusé d’être un émissaire d’Iyad Ag Ghali, le chef du groupe terroriste Ansar Dine. Il portait sur lui des documents compromettants, laissant penser qu’un acte terroriste était sur le point d’avoir lieu.
Le journal Le Malien constate que le sentiment d’insécurité a gagné tout le pays. Un peu partout, des témoignages indiquent une ruée des jeunes désœuvrés vers les mouvements jihadistes, grâce notamment au traitement de faveur qui leur est réservé par ces groupes terroristes, selon Le Malien.
Côte d’Ivoire : l’inquiétude face au phénomène jihadiste
C’est désormais un des rares pays de la région à forte communauté musulmane épargnée par les groupes terroristes. FratMat, est allé enquêter au nord à la frontière du Mali, dans les localités de Niélé, Diawala ou Pogo, où les autorités d’Abidjan tentent de sensibiliser les populations. Une Commission nationale de lutte contre les armes légères et de petits calibres a séjourné au nord de la Côte d’Ivoire, apprend-on. L’idée était de faire un point avec les habitants sur cette menace terroriste, à travers notamment « la lutte contre la prolifération et la circulation illicite des armes et munitions en vue de susciter des initiatives locales en faveur de leur sécurité ». Cette commission est allée de famille en famille faire le point aussi sur les personnes les plus souvent tentées par le jihadisme. Fratmat évoque les évadés de prison, les ex-combattants, les jeunes à risques, les kidnappés, les « économiquement fragiles », comme il les appelle.
Sensibilisation et dissuasion, parallèlement, le gouvernent, a lancé l’opération « ordure de sécurité » à la lisière Nord du pays, par le déploiement des Forces militaires républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI).
Algérie : Arrestations en série dans la région du Mzab
Les arrestations policières se multiplient après les violences inter-communautaires de la semaine dernière à Ghardaïa. Les affrontements pendant près d’une semaine entre mozabites, d’origine berbère et jeunes arabes ont fait près d’une trentaine de morts. Samedi et dimanche ont eu lieu les obsèques, dans un climat digne mais tendu selon El Watan. « Jamais, de mémoire d’homme, la vallée du M’zab n’a eu à enterrer autant de morts ni porter de deuil à la fois », constate le quotidien algérois.
Alors que 10 000 gendarmes et militaires y ont été déployés pour rétablir l’ordre, l’arrestation jeudi dernier de Fekhar, le leader autonomiste mozabite « a mis en émoi » toute une communauté, selon El Watan. Apparemment les moyens mis en places par les forces de l’ordre pour arrêter ce simple homme politique, leader mineur de la cause mozabite dérangent. Surtout que plusieurs imams proches des communautés arabes, n’ont pas été inquiétés alors qu’ils « appelaient régulièrement au meurtre et à la haine raciale dans leurs prêches ».
« C’est une politique de deux poids deux mesures », selon El Watan qui ne devrait pas calmer le sentiment d’injustice qui parcourt la communauté Mozabite dans cette ville du sud algérien. Un notable de la ville ironise à propos des moyens militaires disproportionnés pour arrêter Fekhar : « C’est comme s’ils avaient capturé Al Baghdadi le calife de Daech ; en personne ou Mokhtar Belmokhtar. »
Le quotidien électronique TSA, Tout sur l’Algérie, s’inquiète même de la disparition de Fekhar dont la famille est sans nouvelle depuis son arrestation jeudi dernier.