Rien ne sert de courir, il faut se faufiler à point ! En hommage peut-être à l’une des fables de Jean de la Fontaine, les chercheurs du laboratoire de biomimétique de l’université de Berkeley aux Etats-Unis, ont prouvé une fois de plus que la robotique est totalement « bio inspirée » par les formes ou les caractéristiques propre au règne animal… Leur modèle de prédilection est le cafard qui à leurs yeux représente sûrement le summum de l’évolution biologique sur Terre. L’engin robotique qu’ils avaient mis au point ressemblait vaguement à une blatte ou un cancrelat, mais la comparaison s’arrêtait là !
L’engin ressemblait plutôt à une boite d’allumette motorisée avec des gambettes graciles et articulées. Mais ce robot était une véritable bête de course, capable de galoper ventre à terre, à la vitesse de 18 km/h. Un record, pour un engin d’une aussi petite taille dont les exploits n’ont manifestement pas satisfait les roboticiens de Berkeley. Trop fastoche ! Ont-ils estimé. Un cafard digne de ce nom dans la nature crapahute quasiment aussi vite quel que soit les obstacles qui traversent sa route. En étudiant sur vidéo une espèce de blatte vivant dans les forêts tropicales et dont le corps est recouvert d’une carapace ovoïde, les chercheurs ont remarqué que l’insecte fonçait tête baissée à travers les brins d’herbes, les feuilles, et les écorces d’arbres encombrant son chemin. Le mystère de ce déplacement véritablement tout-terrain vient d’être levé !
La forme ovale de sa carapace lui permet naturellement de glisser en basculant sur le côté contre les obstacles sans jamais ralentir son allure. Aussitôt constaté, le stratagème du modèle biologique est appliqué au cafard-robot des chercheurs. Affublé d’une cuirasse de même tournure que celle de l’animal, l’engin sans aucune modification de ses systèmes électroniques, se met à tournebouler sans difficulté en traversant les embuches dressées sur son parcours. Forts de cette expérience, les chercheurs imaginent déjà la prochaine étape, des robots polymorphes qui adapteront leurs formes en temps réel en fonction de leur environnement et des véhicules autonomes dont l’appellation 100 % tous-terrains ne sera pas usurpée… juste subtilisée aux cafards peut-être, qui ont totalement oubliés d’en déposer le brevet. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr