Deux heures avant le coup de gong, le gouvernement grec a rendu sa copie en échange d'un financement sur trois ans demandé la veille au Mécanisme européen de stabilité.
La Grèce s’engagerait « à augmenter la TVA, à réformer ses régimes de retraites et la fonction publique, à «régler la dette» et à consacrer 35 Mds€ à la croissance », résume Le Parisien.
Ses créanciers doivent évaluer ces propositions avant un sommet européen extraordinaire crucial après-demain.
Le Figaro estime que le Premier ministre grec Alexis Tsipras a, certes, « lâché du lest ». Mais le quotidien admet que la chancelière allemande est à présent « sous pression ». Angela Merkel et son ministre des Finances, eux aussi saisis par l'urgence d'un accord, « ne disent plus tout à fait non », remarque le journal.
Pour le quotidien économique Les Echos, c’est à présent « le salut ou le chaos » pour la Grèce.
Pour le communiste L’Humanité, les Européens n’ont « plus d’excuses » pour bloquer un accord.
Quand au quotidien Le Parisien, il relativise ce matin en remarquant que la Grèce n’est pas la seule à se retrouver empêtrée dans le surendettement.
Dette : la France à crédit
Et notamment la France. Le Parisien a fait les comptes. Et ils sont sans appel. Athènes n’est pas la seule capitale européenne à avoir cédé aux sirènes de « l’endettement à gogo ». Et le confrère d’estimer qu’avec son « ardoise » approchant les 100 % de sa richesse, la France n’a « aucune leçon à donner » !
Dans la zone euro, c’est bien simple, souligne Le Parisien, seuls trois pays ont fini l’année 2014 avec un excédent budgétaire : l’Allemagne, l’Estonie et le Luxembourg. Tous les autres peuvent invoquer la crise qui a débuté en 2008, et ils ne s’en privent pas. Mais Difficile de ne pas penser que la France, comme la Grèce et tous les autres, a sombré dans la dette « facile », admet le quotidien. C’est ainsi, la France « dépense plus qu’elle ne gagne », soupire-t-il. Elle ne garde la tête haute que parce que, comme l’écrivait Oscar Wilde, « le plus gros avantage de la richesse, c’est qu’elle permet de faire des dettes ». Et, cruellement, Le Parisien rappelle que ce grand écrivain irlandais, pour perspicace qu’il ait été, « est mort ruiné » !
Et justement, le quotidien L’Opinion enfonce le clou ce matin, en dénonçant l’annonce faite par le gouvernement français d’une hausse prochaine du nombre des fonctionnaires en France. Une annonce qui aurait dû faire « l’effet d’un coup de tonnerre, estime le confrère. Quelque 8 300 postes supplémentaires qui vont venir « alourdir les frais de personnel d’un Etat qui, chaque fois qu’il embauche un fonctionnaire, tire une traite de soixante années sur les budgets futurs : quarante ans d’exercice professionnel garantis par le statut, plus vingt ans prévisibles de pensions de retraite. Une folie », lance L’Opinion. Qui s’interroge : « est-ce pour cela que nous soutenons tant Athènes ? – la négligence budgétaire semble être une valeur généreusement partagée ».
Schengen : la fin de l’innocence
Restons dans les affaires européennes, avec ce sondage, qui indique que les Européens veulent la fin des accords de Schengen. Sondage Ifop pour Le Figaro, selon lequel les deux tiers des Français sont « favorables » à la suppression de ces accords. C’est également le cas de 63 % des Britanniques, 59 % des Néerlandais, 56 % des Italiens, et 53 % des Allemands.
Cette enquête indique donc que les Français sont les « plus hostiles » au traité de Schengen qui garantit « bien mal » le contrôle des frontières de l’Union européenne, énonce Le Figaro.
« L'Europe va décidément très mal, regrette le quotidien. Elle n'est pas seulement encalminée dans la crise financière grecque. Elle est aussi submergée par les centaines de milliers de migrants qui débarquent sur ses côtes ».
Le confrère rappelle que, tout comme la zone euro, les accords de Schengen ont été conçus pour une Europe « heureuse, sans faille ni problème ».
Et Le Figaro de dénoncer ce qu’il appelle une « pure illusion ! », avant de prévenir : « si ses dirigeants continuent à refuser de regarder la réalité en face, l'Union européenne finira par n'être plus qu'un souvenir ».
Chine : panique à la bourse
Rien ne va plus à Shanghai, où la bourse a plongé comme rarement. En l’espace de trois semaines, le marché actions cotées a reculé de 30 %, soit 3 000 milliards de dollars partis en fumée. C’est « dix fois le montant de la dette grecque ! », s’effare La Croix. « La mise en parallèle de ces deux chiffres montre l’ampleur de l’affolement qui a saisi les marchés financiers de la deuxième économie du monde », souligne le quotidien catholique. Voilà pourquoi les autorités chinoises semblent décidées à déployer de « grands moyens » pour stopper la chute. Le problème est toutefois que la liberté qui est au cœur de l’activité boursière est « difficile à piloter pour une bureaucratie », remarque fort justement La Croix. Qui en conclue que la stabilité politique chinoise est dans une « zone de risque ». Elle aussi. Décidément..