Le bras de fer social commence dans l’industrie sud-africaine de l’or

Les négociations commencent aujourd’hui entre les salariés et les patrons des mines d’or en Afrique du Sud. Le secteur, en difficulté, craint la répétition des conflits du platine.

Le bras de fer social commence dans l’industrie sud-africaine de l’or. Les syndicats des mineurs ont déjà affiché la couleur, ils veulent entre 80 % et 100 % d’augmentation de salaire pour les deux ans qui viennent ! Les compagnies aurifères, elles, leur proposent un pacte : ajuster les rémunérations des employés aux gains, mais aussi aux pertes des entreprises.

Car l’industrie de l’or sud-africaine traverse une grave crise. Les cours de l’or se sont effondrés de 40 % depuis le pic de 2011, pendant le même temps les coûts de production ont continué d’augmenter de 20 % : les mines d’or sud-africaines sont très profondes, elles demandent beaucoup d’énergie or les coûts de l’électricité, quand il y en a, ont triplé en cinq ans ; les coûts de main-d’œuvre ont continué de progresser avec les augmentations précédentes de salaires, malgré les coupes dans les effectifs, les mines ont en effet perdu un tiers de leurs employés en dix ans, 20 % des départs ont eu lieu rien que sur les deux dernières années.

Les groupes aurifères continuent de perdre de l’argent, y compris le numéro 3 mondial Anglogold Ashanti ; son concurrent Harmony aligne trois trimestres consécutifs de pertes. Année après année, les mines ferment et la production d’or recule en Afrique du Sud, autrefois numéro un mondial : d’un millier de tonnes dans les années 70, on est passé à 169 tonnes l’an dernier, au 5e rang derrière la Chine, la Russie, les États-Unis et l’Australie.

L’industrie de l’or sud-africaine craint maintenant que les négociations ne se transforment en long conflit, d’autant qu’un syndicat minoritaire cherche à prendre de l’ampleur, comme il l’a fait dans le platine, où les grèves, l’an dernier ont duré cinq mois. Elles se sont soldées par des augmentations de salaire de 60 %, mais aussi, le mois dernier, par 3500 suppressions d’emplois chez Lonmin, le numéro un sud-africain des platinoïdes.

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