En 2014, le Languedoc-Roussillon a été la locomotive des vins français à l'export. C'est le seul vignoble à avoir augmenté son chiffre d'affaires à l'étranger. Son résultat le plus spectaculaire a été obtenu en Chine, où les ventes de ces vins du sud de la France ont progressé de 24 % en chiffre d'affaires, tandis que l'ensemble des vins français reculaient de 5 % dans ce pays.
Cette tendance s'est confirmée au premier trimestre 2015, les exportations du Languedoc-Roussillon ont le vent en poupe surtout sur les marchés américains et asiatiques. En Chine, où la lutte contre la corruption a brutalement sevré les amateurs de grands crus, on achète dorénavant plus volontiers des vins du Languedoc-Roussillon pour les boire et non pour spéculer, interprète l'un des représentants de la région.
Première région française en production vinicole mais pas en valeur
Aujourd'hui à Vinexpo, c'est le haut de gamme du Languedoc-Roussillon que l'on peut déguster. Une sélection qui ne reflète pas la majeure partie de la production destinée à la consommation de masse. Dans la grande distribution, le Languedoc-Roussillon est le premier en volume, mais second en valeur, derrière le Bordelais. En chiffre d'affaires global, c'est encore le Bordelais qui domine largement avec ses grands crus de renommée mondiale.
Le Languedoc-Roussillon qui a longtemps « fait pisser la vigne », ce qui signifie surproduire au détriment de la qualité, a commencé sa révolution dans les années 70. Avec le soutien des fonds de Bruxelles, une grande partie de la vigne a été arrachée. En quarante ans, la surface plantée a été divisée par deux, la production par trois. Cela reste l'un des vignobles les plus étendus au monde (12,4 millions d'hectares), équivalent à celui des nouveaux pays émergents du vin, comme l'Australie, le Chili ou l'Afrique du Sud. La production du Languedoc-Roussillon commence à être reconnue et appréciée pour sa qualité.
Quelles sont les perspectives pour ce vignoble ?
Le Languedoc-Roussillon entend bien poursuivre dans la même voie en mettant l'accent sur le vin rosé, qui est devenu au fil du temps l'un des vins le plus demandés, en France comme à l'étranger. Il représente aujourd'hui le tiers de la production. La recherche de la qualité est perceptible à travers la montée en puissance du vin bio, qui représente également une part croissante de la production, de l'ordre d'un tiers.
Reste à relever deux grands défis : celui du changement climatique, qui se traduit par des épisodes de sécheresse et de violents orages mettant la vigne à rude épreuve ; et celui du renouvellement des générations, avec l'urbanisation croissante la terre se raréfie, le prix du foncier augmente et les successions sont de plus en plus difficiles à régler.
Suite au départ en retraite d'un couple de vignerons, le groupe chinois BHC International a acquis en début d'année le Château la Bastide. Cette première a fait grand bruit. Ce château vendait déjà 99 % de ses vins à l'export, ce que l'acquéreur va sans doute développer puisque la société est spécialisée dans l'import du vin destiné à la Chine.
EN BREF DANS L'ECONOMIE :
Au salon de l'aéronautique du Bourget, le carnet de commandes d'Airbus se remplit
La compagnie saoudienne Saudi Arabian et l'américain GE Capital Aviation ont passé des commandes fermes, pour des montants respectifs de 8 et 6 milliards d'euros. La compagnie indonésienne Garuda a signé une lettre d'intention pour 30 longs courriers Airbus A350 XWB, le dernier né du constructeur européen.