A la Une: « Les Républicains », zizanie au sommet

Tout sourire, main posée sur le bras d’Alain Juppé, Nicolas Sarkozy a, vis-à-vis de son principal rival au sein des « Républicains », le geste volontiers paternaliste à la « Une » du Journal du Dimanche. « La famille recomposée… », lance Le JDD, dans une formule suivie de trois de points de suspension qui semblent en dire long, sur l’ambiance régnant au sein de ladite famille.

Car si la grand’messe de Paris, hier, a comme prévu porté « Les Républicains » sur les fonds baptismaux de la droite française, comme beaucoup de familles, recomposées ou non, celle-ci, à peine née, hérite naturellement des tiraillements de l’UMP.

Ainsi, à en croire Le Journal du Dimanche, la numéro deux du parti Nathalie Kosciusko-Morizet serait « sur la sellette ». Affichant « un peu trop » ses ambitions présidentielles, elle « agace » à tel point Nicolas Sarkozy, énonce l’hebdomadaire, que l’ancien président de la République aurait confié à un de ses proches : « Cela ne peut plus durer », affirme encore Le JDD.

« Les Républicains » : pour qui l’argent des Français de l’étranger ?

La future présidentielle en 2017, de quoi, en effet, attiser les convoitises chez « Les Républicains ». Tout est prêt pour l’élection primaire qui devrait, au sein de ce parti, en désigner le futur candidat à l’élection présidentielle de 2017. Et les candidats à cette primaire sont déjà en quête de l’argent nécessaire à leur campagne électorale. L’Obs et Le Point en ont suivi plusieurs à l’étranger. Dans Le Point, on peut ainsi voir Alain Juppé à New York, Bruno Le Maire et François Fillon à Londres, ou encore Nicolas Sarkozy à Monaco. Sur la photo, l’ancien président sort de sa voiture, garée devant une Ferrari rouge, qui est à la principauté ce que la Trabant était à l’Allemagne de l’Est.

Tout est dit en une image. Pourquoi l’étranger ? Parce qu’en France, la loi interdit la pratique américaine qui permet aux entreprises de financer les partis, mais aussi et surtout parce que c’est là « où sont expatriées de grosses fortunes françaises », rappelle, s’il en était besoin, Le Point. Et pourquoi chercher de l’argent ? Parce que le parti UMP est « encore plombé par une dette de 69 millions d’euros », complète-t-il. A chacun, donc, sa sébile tendue, ses relations, ses « relais » locaux, qui n’ont plus de secret pour le magazine, et à votre bon cœur, chers compatriotes expatriés !

A ce jeu, Nicolas Sarkozy partira avec une longueur d’avance, car « ses conférences au long cours lui auraient rapporté 2 millions d’euros », croit savoir Le Point. Sans compter le fichier de l’UMP, « ce Graal », énonce le journal. Le Graal.. Normal, pour une quête.. Comme le résume L’Obs au sujet de cette future élection primaire, « qui veut donner des millions ». Un jeu où l’on donne volontiers plus d’un coup de fil à un ami..

Sarko : les imprudentes confidences du « Forgeron »

Nicolas Sarkozy, justement. L’ancien président a encore les honneurs de la presse hebdomadaire, dans la rubrique « affaires » :

En fac simile, le journal Marianne publie un nouveau document qui, selon lui, « mouille Sarkozy ! ».

L’hebdomadaire relate les tribulations d’un chef d’entreprise français du nom de Jean-Baptiste Descroix-Vernier, qui a fait fortune dans le monde d’Internet. Marianne affirme avoir eu accès à « plusieurs échanges de mails » entre des proches de Nicolas Sarkozy durant la campagne électorale de 2012 (dont Brice Hortefeux ou Eric Cesari, alors directeur général de l’UMP) et cet homme d’affaires aurait proposé des prestations sous le pseudonyme « le Forgeron ». Marianne évoque les montants de 700 000 euros « pour l’infrastructure internet » basique et de 800 000 euros pour de la gestion de relations clients (des électeurs potentiels en l’occurrence).

Selon Marianne qui cite un e-mail envoyé le 23 février 2012 à Eric Cesari et Brice Hortefeux, le Forgeron aurait ainsi proposé à l’équipe de Nicolas Sarkozy une « machine de guerre pour quasiment trois fois moins cher que l’opposition [...]. » et pour laquelle Jean-Baptiste Descroix-Vernier affirmait avoir transmis le devis précis à Nicolas Sarkozy lui-même, ainsi qu’à Franck Louvrier, ancien conseiller en communication du Président. « [J’ai] envoyé au président, à Brice et à Franck une synthèse chiffrée il y a quelques jours », écrit-il dans ce message, avant d’ajouter : « Je la renvoie à Eric par mail séparé, dès que j’ai remis la main dessus car j’ai changé de pays entre-temps et comme je suis parano, je ne transporte rien de non crypté ».

Commentaire de L’Obs, ce mail indique aussi que l'entourage du candidat Sarkozy « avait une connaissance très précise » des dépenses de la campagne numérique, alors qu'Eric Cesari, mis en examen dans le dossier Bygmalion, affirmait jusqu'ici ne pas en avoir été informé. A suivre...

Panthéon : à la Résistance, la patrie reconnaissante

Quatre héros de la Nation reconnaissante sont entrés cette semaine au Panthéon, dont deux femmes. « Entrez ici, Germaine, Geneviève, Pierre, Jean », lance Paris Match, pour, à la « légendaire » manière d’André Malraux, accueillir au Panthéon les dépouilles de Jean Zay, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Germaine Tillion. « Temple laïque », le Panthéon est un « mausolée pour l’histoire », rappelle l’hebdomadaire, qui souligne au passage le parcours de ses quatre héros, longtemps « à contretemps de la mémoire nationale ».

Car au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, dans la France à reconstruire et ses urgences politiques du moment, dans cette « élaboration délicate d’un monde en noir et blanc, il n’y avait pas de place pour toutes les vérités ». Et donc pas de place au Panthéon pour eux quatre. « Soixante-dix ans plus tard, ce temps-là est enfin révolu », conclue, méditatif, Paris Match.

Arabie Saoudite : exécuteurs de basses œuvres

En Arabie saoudite, depuis l’intronisation du nouveau roi Salmane, les exécutions capitales se multiplient. Déjà 85 décapités cette année, en un peu plus de quatre mois, contre 87 sur l’ensemble de l’année dernière. Conséquence, le royaume « recrute huit bourreaux ». Faut-il en rire ou en pleurer. La presse française a pris le parti d’en rire. Et bien entendu cette annonce n’a pas échappé à la caricature du Canard Enchaîné, où l’on voit un agent recruteur demander lors d’un entretien d’embauche à un candidat au poste de bourreau s’il a « déjà coupé des têtes (et) des mains » ! Couic !

Et l’hebdomadaire L’Obs de se demander, lui, s’il s’agit, pour le nouveau souverain qui règne à Ryad, « pendant qu’il bombarde les Yéménites avec nos Rafale (espérons sans trop y croire que ce ne sont pas des Français qui les pilotent), de s’offrir le spectacle de décapitations collectives ? Huit têtes tranchées d’un coup, en parfaite synchronisation, voilà une idée pour l’ami Kim Jong-un » de Corée du nord, qui avait fait exécuter au canon son ministre de la Défense, rappelle L’Obs. Boum !

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