Geneviève Garrigos: «Il faut modifier le droit marocain»

L'ombre de l'impunité, c'est le titre du rapport que publie Amnesty international à propos du Maroc et du Sahara occidental. Après plusieurs mois d'enquête sur le terrain, l'organisation de défense des droits de l'homme a documenté 173 cas de torture ou mauvais traitements perpétrés par la police ou les forces de sécurité, entre 2010 et 2014. Si le Maroc a réformé ses lois et signé des conventions internationales, ces pratiques continuent sans qu’aucun auteur ne soit condamné. Pour en parler, Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty international France.

« Depuis 1999 et la fin du règne d’Hassan II, il y a eu des améliorations. Aujourd’hui, la torture est proscrite dans le droit pénal depuis 2006. Par contre, si sur le papier, le Maroc progresse, dans les faits, sur le terrain, c’est différent. A travers les témoignages, nous constatons que la torture est toujours utilisée. Et cela à l’encontre des militants contre la question de pauvreté, de dignité, les militants politiques, qui appartiennent soit à des mouvements de gauche, soit à des mouvements islamistes, les étudiants, mais également les personnes accusées de terrorisme, voire de crimes de droit commun. Les pratiques utilisées sont celles qui étaient utilisées pendant les années de plomb. Que ce soit l’utilisation de l’électricité sur les parties génitales, la noyade par suffocation, des menaces de viols et des viols sur des hommes. »

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