C'est la pire épidémie de grippe aviaire de l'histoire des Etats-Unis. Inoffensif pour l'homme, le nouveau virus H5N2 n'en décime pas moins les élevages de volaille. Car les préconisations de l'OIE, l'Organisation mondiale de la santé animale, sont appliquées : tout élevage touché est abattu pour éviter une contagion plus grande. Ce sont donc 25 millions d'animaux qui ont péri depuis l'apparition de cette souche de grippe aviaire aux Etats-Unis. L'épidémie a véritablement pris son essor au printemps avec l'arrivée des oiseaux migrateurs vecteurs les plus probables du virus, le long du fleuve Mississipi.
Le Minnesota et l'Iowa sont de ce fait les Etats les plus touchés, or ils sont les premiers producteurs respectivement de dinde et d'oeufs des Etats-Unis. L'hécatombe est telle, et les délais de plusieurs mois pour désinfecter et relancer les élevages, que les Américains risquent de payer bien cher la dinde lors des fêtes de fin d'année, Thanksgiving et Noël. Au delà, c'est tout un commerce international qui est en péril et il pèse 6 milliards de dollars.
Bien que la viande de poulet soit tout à fait consommable, le Mexique et le Canada ont déjà instauré un embargo sur la volaille des Etats-Unis, et ils en sont les premiers débouchés. L'Arabie saoudite et l'Afrique du Sud ont suivi, mais aussi la Chine. La filière avicole aux Etats-Unis devrait recevoir un soutien financier de l'administration américaine.
Elle s'interroge aussi sur la possibilité de vacciner la volaille dès qu'un produit sera mis au point pour arrêter la propagation du H5N2, mais c'est un recours de dernier ressort, estime l'Organisation mondiale de la santé animale, le vaccin dissimule la véritable virulence du virus, et ne fera que renforcer les embargos des pays acheteurs de volaille américaine.