En Afrique du Sud, « l’armée est déployée dans les quartiers sensibles contre la violence xénophobe ». C’est le titre en Une du journal sud-africain Mail and Guardian, avec cette photo terrible, de jeunes enfants en pleurs derrière des barbelés. Il s’agit de fils d’immigrés qui ont été rassemblés dans des camps de réfugiés avant de pouvoir regagner leurs pays d’origine.
L’armée va non seulement sécuriser les quartiers mais protéger aussi ces camps. Le débat fait rage en Afrique du Sud, chacun s’accuse d’une telle situation. Le gouvernement qui a été long à réagir, prétend que ces violences sont orchestrées par des « forces extérieures qui veulent déstabiliser le pays ». C’est ce qu’a dit hier la ministre de la Défense Madame Mapisa-Nqakula.
Le site d’information IOL News se souvient qu’en 2008, déjà, l’armée avait été déployée pour faire face à des violences dans certains townships de Johannesburg qui avaient fait à l’époque 62 morts. Pour IOL, les images de cette violence xénophobe en Afrique du Sud ont fait le tour du monde et sont une « honte » pour le pays de Nelson Mandela.
En effet, cette xénophobie a choqué toute l’Afrique, plus au Nord. Le journal malien Le Républicain n’a pas oublié : « Les Etats africains ont hébergé et réconforté les réfugiés sud-africains dans leur lutte contre l’apartheid », se souvient-il. L’Afrique du Sud depuis Mandela était même devenue « une référence pour l’Afrique en matière de tolérance ». Le Républicain titre : « Nos frères sud-africains, s’il vous plait, n’enterrez pas l’histoire ».
Au Mali, l’accord d’Alger avance à petits pas dans les esprits
Dans Le Reporter, Hassan el-Mehdi dit Jimmy le rebelle, secrétaire du Front populaire de l’Azawad, défend avec vigueur l’accord d’Alger qu’il a lui même paraphé. « Tant qu’il n’y a pas un processus de paix, dit-il, ça ouvre la porte au banditisme ; ça donne l’occasion à celui qui veut détruire le pays de le faire ». Hassan el-Mehdi est l’un des rares à regagner les rangs des loyalistes avec armes et bagages, selon Le Reporter. Ses combattants sont actuellement dans les zones du nord du Mali. Pour ce dernier, l’accord d’Alger est bon, parce que c’est le fruit de huit mois de travail, parce qu’il doit sauver des millions de vie, parce qu’il y a un cessez-le-feu. « Aujourd’hui, ajoute-t-il, ce pays peut constituer l’armée la plus forte de la sous-région et du monde, si ses fils se retrouvaient, se disaient la vérité, si chacun se sentait Malien », dit Hassan el Mehdi dans Le Reporter.
Togo : Une élection présidentielle sous tension
Certains leaders de l’opposition ont appelé au boycott du scrutin. On reproche au président Faure Gnassingbé de n’avoir pas respecté les accords conclus avec l’opposition en 2005, qui limitaient le nombre de mandats présidentiels. Pour Togosite, les électeurs doivent justement absolument aller voter dimanche, afin de donner des chances à l’alternance politique pour battre celui qui, avec son père, a fait du Togo son « royaume », selon ses propres mots. « Prôner le boycott, lit-on encore dans Togosite, revient en fait à se mettre objectivement du côté du pouvoir en place ».
Le site Letogolais.com publie une lettre à l’attention du président Gnassingbé, écrite par son grand rival Jean-Pierre Fabre, dans laquelle il rejette le système électoral, la collecte et la compilation des résultats, et le met en garde contre la tentation de la fraude électorale. IciLomé , pour sa part, se réjouit d’une campagne qui se termine demain et marquée par un « calme » exemplaire selon lui. « Si le même climat prévaut après la proclamation des résultats, ce serait un pari gagné par le Togo », lit-on. Dans ses pages, le chef des observateurs européens, Nicolas Berlanga Martinez, estime que le grand défi de ce scrutin, c’est justement « la transparence du jeu électoral ».
Au Benin, des élections législatives exemplaires ?
Le quotidien La Nouvelle Tribune se réjouit du progrès de la démocratie au Bénin, grâce notamment aux nouvelles technologies qui, a priori, évite la fraude massive : grâce au fichier électoral informatisé, avec des connections à l’état civil pour une mise à jour automatique, grâce encore à l’affichage de la liste des électeurs sur Internet, grâce enfin aux cartes d’électeurs biométriques rendues infalsifiables. Pour le quotidien béninois, c’est tout ce qui fait la différence avec les élections précédentes.
Mais attention, lit-on, ce qui n’a pas changé depuis les premières élections libres dans le pays, c’est « le discours, les belles promesses ». La Nouvelle Tribune déplore le manque d’idées et de propositions durant ces élections. « On tente de combler ce vide par du folklore, toujours chantant et dansant, par des slogans aussi tonitruants qu’assourdissant ». La Nouvelle Tribune termine par un vieux proverbe bambara pas forcément très démocratiquement exemplaire : « Pour conduire son troupeau de bœufs, le berger n’a besoin que d’un bâton. Mais pour qui veut diriger des hommes, il lui faut un bâton par personne ».