A la Une: week-end noir en Méditerranée

 

Selon Jeune Afrique, Le naufrage d’un chalutier chargé de migrants africains au large de la Libye dans la nuit de samedi à dimanche fait redouter une véritable « hécatombe » en Méditerranée, avec quelque 700 morts possibles, qui viendraient s’ajouter aux 450 de la semaine dernière. La pire hécatombe selon Carlotta Sami, la porte-parole du HCR.

Le chalutier mesurait plus de 20 mètres de long. Il était en capacité de transporter plusieurs centaines de personnes. Les sauveteurs « essaient de trouver des survivants au milieu des cadavres flottant à la surface de la mer ».

« A la faveur du chaos en Libye et du beau temps qui s’est installé sur cette partie de la Méditerranée, lit-on encore dans Jeune Afrique, le flux de migrants qui s’embarquent depuis les côtes libyennes ne cesse de grossir ».

Dans le journal algérien La Liberté, Dilem, dans un dessin très simple et digne, surnomme cela « le regroupement familial africain en Méditerranée ». Et on y voit des hommes, des femmes, des enfants, des familles entières lentement couler dans la mer, devant des poissons ébahis.

L’Italie sous le choc, entre colère et impuissance

Cette nouvelle catastrophe humanitaire est à la Une des journaux italiens. Le journal La Reppublica titre : « L’hécatombe du canal de Sicile » et revient sur vingt ans de naufrages d’immigrés clandestins de ce côté-là de la Méditerranée. En 1996, déjà ; à Noël, 300 clandestins avaient péri après le naufrage d’un cargo libanais. Le journal de centre gauche italien s’interroge sur l’incapacité des Européens à trouver des solutions pérennes à ce drame.

Hécatombe, c’est aussi le titre du Corriere de la Serra, qui évoque un bateau surchargé, près de 950 personnes à bord, la plupart des femmes et des enfants. Le Corriere de la Serra revient sur l’appel à l’aide de Matteo Renzi, le chef du gouvernement italien, et sur le coup de fil échangé avec le président François Hollande.

Le massacre de chrétiens éthiopiens

Les populations fuient les guerres ou des massacres, comme celui de chrétiens éthiopiens par le groupe Etat islamique en Libye. Le journal éthiopien The Reporter revient sur cette vidéo de 29 minutes publiée hier par le groupe EI, qui montre une douzaine d’hommes habillés en orange égorgés sur une plage, d’autres abattus à bout portant par des hommes en noir. Sur la vidéo, un bandeau où il était écrit, précise The Reporter : « Des fidèles de la croix, provenant de l’Eglise éthiopienne ennemie ». Apparemment sous le choc, les autorités éthiopiennes se sont refusées à tout commentaire, rapporte le journal d’Addis-Abeba.

Où est passé Belmokhtar ?

Et pendant ce temps, El Watan s’interroge sur la disparition de l’ancien dirigeant d’al-Qaïda au Maghreb. Mokhtar Belmokhtar est « porté disparu, par les services de renseignement de la région, nous apprend El Watan. Les rumeurs sur sa mort – par empoisonnement – circulent depuis plusieurs semaines, selon le quotidien. Coïncidence ou pas ; aucun membre des tribus barabiches n’ont fait de signalement depuis la mi-mars ». En l’absence de preuve, poursuit El Watan, personne ne peut dire si « le borgne », que les services croient dans le sud libyen, est encore vivant.

L’hommage de Sétif : un geste apaisant
 
En Algérie, l’hommage de la France aux victimes algériennes de Sétif a été plutôt apprécié. Le Matin constate que Jean-Marc Todeschini, le secrétaire d’Etat chargé des Anciens combattants, est le premier responsable gouvernemental français à se rendre à Sétif. Hier, il a déposé une gerbe de fleurs devant le Mausolée de la première victime de la répression du 8 mai 1945, Saal Bouzid. Le Matin rappelle le contexte : ce jour-là, la France célébrait la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie, les festivités tournèrent au drame à Sétif, Guelma et Kheratta, dans l’est de l’Algérie, où des nationalistes défilèrent, drapeaux algériens à la main. La répression des manifestations fit plusieurs milliers de morts, rappelle le journal. Et Le Matin publie une photo en noir et blanc, de ces manifestants assassinés par l’armée française aidée de milices, selon ses propres mots.

Guinée-Conakry : la tension monte

En Guinée-Conakry, le bras de fer entre l’opposition et le gouvernement se poursuit. Guinée Conakry Info titre en Une « Crispation politique » et craint « la marche de ce lundi », vu le contexte politico-social. Cette marche va se dérouler « sans autorisation, avec une détermination décuplée dans les deux camps. D’un côté, le pouvoir qui veut montrer sa fermeté, de l’autre l’opposition qui compte instaurer un climat de paralysie totale aux tournures imprévisibles ». Des émissaires internationaux ont été dépêchés sur place, pour venir rencontrer le chef de file de l’opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo. Mais apparemment, cette rencontre semble ne pas avoir porté ses fruits, puisqu’il a encouragé ses militants à poursuivre le combat. Pour Guinée Conakry Infos, La Guinée s’achemine désespérément vers une zone de turbulences dont personne ne peut prédire l’issue.

 

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