L’ordinateur du futur, grâce à la mise au point de nouveaux composants électroniques de dimension atomique, ne sera pas plus gros qu’un grain de poussière prédisent les géants de la high-tech en s’inspirant peut-être des fables de Jean de la Fontaine, « On a souvent besoin d’un plus petit que soi ». De sages paroles qui ont dû motiver les informaticiens américains de l’université du Michigan pour créer le plus petit ordinateur au monde. Micro Mote, M3 pour les intimes est aussi minuscule qu’un grain de riz avec ses deux millimètres de diamètre.
Ses performances sont encore loin de celles d’un PC de bureau, mais la machine reprend les principales caractéristiques d’un micro-ordinateur. Un processeur, une mémoire vive et de stockage, une batterie alimentée par une cellule photovoltaïque, intègrent ce prototype qui fonctionne en continu, et sans faire disjoncter pour autant le compteur. Sa consommation ridicule à plein régime, est de 500 pico-watts, « 2 nano-watts en veille », indiquent les chercheurs. Pas de clavier, ni de souris évidement, mais une puce radio permettant de piloter et de communiquer avec ce super ultra portable jusqu'à 2 mètres de distance. Trois modèles différents ont été développé, le Micro Mote avec appareil photo et vidéo qui se déclenchent automatiquement à l’aide d’un détecteur de mouvements, un autre intègre un capteur de température et enfin une version comprenant un senseur de pression.
De multiples applications sont pressenties pour ce nouveau type de calculateur qui est multitâche et s’adapte aux missions de surveillance médicale non intrusive ou comme appareil-espion très discret et programmable à distance. Dans le secteur industriel, il inspectera les microfissures des structures en béton ou détectera des fuites de gaz. Seuls ou en groupes, fonctionnant en réseau, les M3 serviront surtout de centre de commande à nos objets connectés qu’ils rendront beaucoup plus intelligents.
Cet ordinateur « rikiki » est une ébauche, l’objectif des chercheurs est de le miniaturiser encore, espérant pouvoir un jour l'insérer dans une cellule vivante. Ce qui n’est pas gagné ! Une informatique fonctionnelle de la taille de quelques atomes reste pour l’instant hors de notre portée. Demain peut-être ? « Patience et longueur de temps... » aurait pu ajouter le fabuliste Jean de la Fontaine. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr