Contestation contre le projet minier de cuivre Tia Maria au Pérou

Le conflit social s’intensifie autour du projet minier Tia Maria au Pérou. La population de la région d'Arequipa craint un impact environnemental, surtout sur l’agriculture.

Le projet minier de Tia Maria, dans le sud du Pérou est colossal. Prévu pour 2016, il coute 1, 4 milliards de dollars, et doit produire 120 tonnes de cuivre par an. Le gouvernement péruvien y tient beaucoup, car l’enjeu économique est de taille : 3500 emplois seront créés pendant la construction de la mine, 600 postes directs et 2000 indirects après la fin des travaux.

Les exportations de minerai du pays, elles, doivent augmenter de 660 millions de dollars par an. Le projet est rentable malgré les très bas cours du cuivre actuellement. Sauf que pour les populations locales, c'est un désastre pour l’agriculture. Constitué de deux puits à ciel ouvert, le projet se trouve dans la vallée d’El Tambo, une riche zone agricole de la région d’Arequipa. La méthode utilisée pour obtenir le minerai demande d’énormes quantités d’eau, sans parler des déchets et des produits chimiques.

Selon les ONG locales, près de 500 millions de tonnes de déchets seront produites durant la période d’exploitation. D’où la contestation qui paralyse la construction depuis 2011. Depuis trois semaines les agriculteurs de la région ont commencé une grève générale avec des signes de durcissement : ils ont mis en place des barrages routiers.

Pour calmer la fronde, le président péruvien Ollanta Humala compte se rendre très prochainement à Tia Maria, après déjà plusieurs ministres. Car les conflits sociaux inquiètent la classe politique qui craint un impact négatif sur les investissements dans ce secteur clé de l'économie du pays. Plus de 200 conflits ont été enregistrés ces derniers mois au Pérou, autour de l'activité minière et pétrolière. Ce pays latino-américain possède d'importantes richesses naturelles dans son sous-sol. Il est aussi le cinquième producteur d'or de la planète.

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