On y est : « Sarkozy engage la mue de l’UMP », s’exclame Le Figaro. « Le projet de réforme des statuts du parti était présenté au bureau politique hier soir. (…) Et si les militants en acceptent le principe lors du congrès de Paris le 30 mai, l’Union pour un mouvement populaire cessera d’exister treize ans après sa création. L’UMP devrait vraisemblablement céder la place aux 'Républicains'. »
Alors pourquoi ce changement de nom ? « Les motivations sont connues, pointe Le Figaro. D’abord se débarrasser d’une marque, l’UMP, à l’image ternie par les querelles du passé et les 'affaires' toujours en cours. Convaincre que, par son retour, Sarkozy ne fait pas que renouer le fil d’une histoire interrompue, mais pose les bases d’une nouvelle aventure. Incarner une forme de nouveauté par l’abandon des sigles ou acronymes. L’appellation est trop générale pour ne pas prêter à des lectures contradictoires, relève encore Le Figaro. La gauche ne manquera pas de fustiger la récupération d’un mot censé appartenir à tous. Nicolas Sarkozy ne se plaindra pas de cette polémique. Alors que Manuel Valls fait de la défense des 'valeurs de la République' son cheval de bataille, le président de l’actuelle UMP veut relever le gant de cette bataille sémantique, donc idéologique. »
Un parti et pas moins de 6 noms depuis 1947, rappelle Le Parisien : on a connu le RPF, l’UNR, l’UDR, le RPR, l’UMP, et maintenant donc, Les Républicains… Qui a planché pour trouver cette nouvelle appellation ? Et bien, la garde rapprochée de Sarkozy, dévoile Le Parisien. « Juste avant de revenir dans l’arène politique, à la fin de l’été, l’ancien président en a discuté en petit comité avec son stratège Pierre Giacometti, l’ancien publicitaire et ami, Jean-Michel Goudard qui avait déniché le slogan de la campagne 2012 sur 'la France forte' et d’autres fidèles qui tiennent à rester anonymes. »
Apparemment, toujours d’après Le Parisien, « l’idée n’emballe pas les foules à l’UMP. Certains imaginant le FN railler +les Ripoublicains+. Mais elle ne provoque pas de bronca. 'Ce n’est pas formidable, ça fait un peu penser (aux Républicains aux Etats-Unis) à George Bush, mais ça a le mérite de couper l’herbe sous le pied de François Hollande, se félicite un sarkozyste interrogé par le journal. Il ne pourra pas faire campagne en 2017 sur le thème Sauvons la République, puisque nous l’aurons préemptée'. »
Mariage européen
A la Une également, « Alcatel-Lucent se vend à Nokia pour sauver son destin » : c’est le grand titre des Echos. « Le finlandais Nokia négocie en effet le rachat de l’équipementier télécoms franco-américain. L’opération donnerait naissance à un nouveau champion du marché des équipementiers télécoms dans le monde. »
Commentaire du quotidien économique : « Alcatel avait déjà perdu une partie de son identité française en fusionnant avec l’américain Lucent. Le mariage qui se dessine avec Nokia sera forcément difficile et potentiellement douloureux, mais il est sans doute inéluctable. Le dernier plan de restructuration permet à Alcatel d’aborder ce projet en étant moins faible qu’il y a deux ans, estiment Les Echos, et mieux vaut tenter une sortie par le haut qu’un lent déclin qui résulterait d’une volonté de vouloir rester à tout prix franco-français. »
Il n’empêche, soupire Le Figaro, « cette opération, qui succède au rachat en quelques mois d’Alstom, du Club Med ou de Lafarge, mérite tout de même une sérieuse réflexion. Après des décennies de conquête, durant lesquelles nos grandes entreprises ont planté le drapeau français aux quatre coins du monde, se profile un reflux incontestable. Plusieurs d’entre elles sont passées en totalité ou en partie sous capitaux étrangers ; d’autres le feront tôt ou tard. Dans un monde en perpétuel mouvement, cela porterait moins à conséquence, estime Le Figaro, si la France produisait de nouveaux champions, capables de prendre la relève et d’assurer sa prospérité future. À quelques rares exceptions près, nous sommes loin du compte. »
En tout cas, sur le plan social, pointe Libération, « les syndicats, qui ont demandé à être reçus 'au plus vite' par le gouvernement, ont de quoi être inquiets pour l’emploi, vu le passif des deux groupes. En dix ans, les effectifs de Nokia ont été divisés par deux à 62.000 salariés. Côté Alcatel, l’annonce de la fusion avec Lucent en 2006 s’était immédiatement traduite par 12.500 suppressions d’emplois. »
Enfin, quel avenir pour ce mariage ? « Avec l’annonce du rachat d’Alcatel-Lucent, Nokia joue son va-tout, lance Libération : après avoir perdu la bataille du mobile face à Apple et Samsung, et vendu ses smartphones à Microsoft, il s’agit de se réinventer en numéro 1 mondial des équipements télécoms. Mais la partie est loin d’être gagnée pour le finlandais qui fête cette année ses 150 ans. La guerre des prix fait rage et le marché en plein boom des réseaux 3G et 4G a vu ses marges 'laminées' par l’irruption des chinois Huawei et ZTE. Et puis, rappelle un ex-cadre Alcatel désabusé, 'deux malades dans un même lit ne font pas forcément un corps sain et vaillant'. »
Evacuer sa colère…
On reste avec Libération qui nous propose une double-page sur l’Afrique du Sud… Avec ce reportage intitulé « le ring pas le gang : dans le quartier défavorisé et dangereux de Hillbrow à Johannesburg, un ancien boxeur professionnel a créé un club pour entraîner les jeunes. Une manière de les détourner des trafics et de la violence. (…) George Khosi, ancien boxeur poids lourd est presque un père pour certains. Protecteur, exigeant, un peu têtu, mais droit. 'La boxe permet d’évacuer sa colère, affirme-t-il. Elle apprend à la transformer en énergie positive'. Il rappelle que Nelson Mandela lui-même était boxeur dans ses jeunes années. 'Sur le ring, l’âge, le rang, la couleur de la peau ou la richesse n’ont plus cours', a écrit le héros de la lutte anti-apartheid dans son autobiographie, Un long chemin vers la liberté. »
Et en effet, pointe Libération, la boxe est une école de vie. Témoin, cette réflexion de Siya, 28 ans : « Impossible de faire semblant ici. Tu ne peux pas jouer les caïds parce que tu as de l’argent ou parce que tu as une arme. Le seul moyen d’y arriver, c’est de t’entraîner et de travailler. »
Sans Ibra !
Enfin « l’heure de vérité » : c’est la manchette de L’Equipe. L’heure de vérité pour le PSG, opposé ce soir à Barcelone en ¼ de finale de la Ligue des Champions. L’Equipe veut y croire, malgré l’absence d’Ibrahimovic : « l’exploit est en eux », s’exclame le quotidien sportif. Objectif premier : ne pas prendre de but, resserrer donc la défense, notamment en coupant la relation entre Messi et ses coéquipiers. Lors du dernier clasico, rappelle L’Equipe, le Real Madrid avait réussi à isoler 'la Puce' qui n’avait pas existé. »
« Ce serait si beau ! », implore Le Parisien. « Cela peut paraître paradoxal, mais le PSG n’a pas perdu un match de la saison, note le journal, lorsque sa star Ibrahimovic n’était pas sur le terrain. »
Tous les espoirs sont donc permis…