C’est un paysage de désolation qu’offrent les oliveraies du Salento, au sud des Pouilles, la région qui occupe le talon de la botte italienne. Les branches sèchent peu à peu jusqu’à la racine des oliviers, certains ont été sauvagement tronçonnés. La maladie, la xylella, une bactérie transmise par un insecte, s’étend inexorablement. Cet hiver, elle a fait irruption dans la propriété de Luigi Coronese. Il n’a pas beaucoup d’espoir de sauver ses arbres, dont certains sont plus que centenaires. « Je suis pessimiste, surtout en regardant les effets que la maladie a eus sur le foyer central qui est près d’ici. L’année prochaine, il y aura 70 à 80 % de production en moins dans la zone située à 10 kilomètres aux alentours du foyer ; tandis que plus loin, cela fait déjà deux ans qu’il n’y a plus de production… », a-t-il déclaré.
Les oléiculteurs italiens sont désarmés face à ce fléau. Car aucun remède n’a pour l’instant été trouvé à la bactérie, malgré une forte mobilisation des chercheurs de Bari, la capitale des Pouilles, et leur collaboration avec la Commission de Bruxelles. Une commission européenne qui s’alarme de la lenteur de l’Italie à agir pour contenir la progression la xylella, une menace pour les oliviers de tout le bassin méditerranéen. Mais la proposition de Bruxelles d’arracher les arbres sur une bande de territoire pour barrer la route à la maladie suscite beaucoup de méfiance, et même de révolte dans les Pouilles, où la population est viscéralement attachée à ses oliviers, même si elle n’a pas toujours su les soigner.
« Avec le soutien de l’Union européenne / Direction Générale de l’Agriculture et du Développement Rural de la Commission européenne ».