Avec cette interrogation en première page de Libération : « Bye bye Bibi ? » En effet, constate le journal, « affaibli, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, pourrait bien quitter le pouvoir à l’issue des législatives de ce mardi. » Et cette éventualité n’est pas sans déplaire à Libération, à lire son éditorial :
« On ne peut durablement gouverner en usant de la peur comme seule politique, écrit le journal. On ne peut sans cesse construire des murs et des fortins plutôt que des dispensaires et des logements sociaux. (…) Pour l’avoir oublié, Benyamin Nétanyahou pourrait bien perdre son poste de Premier ministre. Lassés par une gestion purement sécuritaire du pays et par un comportement va-t-en-guerre qui les isole chaque jour davantage sur la scène internationale, les Israéliens sont tentés de revenir aux fondamentaux du sionisme, le Parti travailliste, qui a dirigé le pays pendant les trente premières années de son existence. (…) A trop hystériser la vie politique, conclut Libération, " Bibi " s’est montré tel qu’il était réellement : un politicien sans autre projet que celui de se maintenir au pouvoir, et non un homme politique avec une vision. »
Et cette hystérie aura duré jusqu’au bout, pointent Les Dernières Nouvelles d’Alsace : « Quand il y a le feu au lac, la politique se permet tout, y compris la surenchère et le reniement. C’est ce qu’a fait Benyamin Netanyahou en annonçant qu’il n’y aura pas d’État palestinien s’il est réélu ce soir. Ce propos est consternant, soupire le quotidien alsacien, car il balaye la seule maigre chance de résoudre le problème palestinien. (…) Fidèle à son tempérament, Netanyahou a terminé par un coup d’éclat, en jouant son va-tout, au risque de s’isoler un peu plus sur la scène internationale. »
En fait, relance Le Républicain Lorrain, « le Premier ministre israélien adresse un vigoureux bras d’honneur à la communauté internationale qui est au moins d’accord sur la nécessité d’un Etat palestinien (…). " Bibi " n’est pas à une provocation près (…). Un Premier ministre bunkerisé, incapable de répondre à la crise du logement, inapte à intégrer les inquiétudes sur la vie chère, torpillé par une succession de scandales, cela traduit au fond une chose très simple, estime le quotidien lorrain : l’usure du pouvoir. »
Du coup, constate Ouest France, « avec les élections qui se tiennent aujourd’hui, Israël pourrait bien choisir de recentrer légèrement son positionnement. L’homme qui est sur la sellette, c’est Benyamin Netanyahou. Trois mandats à son actif (…), il paie à la fois l’usure du pouvoir, et le sentiment diffus qu’il n’a pas rempli son mandat (…). C’est aux résultats qu’on mesure l’autorité, pas aux invectives de celui qui y prétend. En outre, les Israéliens n’ont pas que Téhéran en tête. Les thèmes économiques et sociaux priment pour un électeur sur deux. »
Pactiser avec le diable…
A la Une également, la Syrie et encore cette question : faut-il s’allier avec le diable ? Faut-il négocier avec Bachar el-Assad, comme l’envisagent les américains ? Et bien, oui, répond Le Figaro : « le président syrien n’a rien de fréquentable. Mais il est toujours là, et les Etats-Unis font le constat qu’il faudra bien 'négocier, au final', avec ses représentants pour trouver une issue au carnage. Ce virage relève du pragmatisme, pas de la morale : l’opposition syrienne 'modérée' s’étant dissoute dans le chaos, il ne reste que ce régime répugnant, d’un côté, et des djihadistes encore plus ignobles, de l’autre. Ne pas choisir ? C’est la position de la France et d’une partie des Européens. Prisonniers de leur répulsion, ils s’enferment dans un dogmatisme qui ne fait que prolonger le calvaire syrien. »
Alors, oui, insiste Le Figaro, « il faut donc d’abord gagner cette guerre contre Daech, fût-ce avec l’aide du diable el-Assad. Avec la victoire viendra le temps de la justice, pour ne pas laisser les crimes impunis empoisonner la paix. »
La Croix est sur la même ligne… Certes, « discuter avec Bachar Al Assad serait immoral ; il ne saurait être considéré comme un allié ni comme un interlocuteur normal. Mais la recherche de la paix est un objectif moral supérieur, estime le quotidien catholique, si elle permet de mettre fin aux souffrances de millions de réfugiés et à la fin de la plus grande catastrophe humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale, selon l’ONU. Le 'ni-ni' de la France – ni Daech, ni Assad – finit par être irréaliste et dès lors, lui aussi, peu éthique. »
Et Sud Ouest d’enfoncer le clou : « les démocraties occidentales savent depuis leur alliance avec Staline contre Hitler qu’il faut parfois pactiser avec le diable pour terrasser un monstre plus terrible encore (…). Sans doute faut-il admettre que l’Etat islamique représente une menace autrement plus importante que le régime d’Assad, voire coopérer (discrètement) avec les très efficaces services secrets syriens. Mais pas au point, tempère Sud Ouest, de transformer l’infréquentable Assad en incontournable Bachar. »
Un risque de cancer avec les implants mammaires
A la Une du Parisien : « alerte à un nouveau cancer chez des femmes porteuses d’implants mammaires. » Il s’agit, précise le journal, « d’une tumeur bien particulière, le lymphome anaplasique à grandes cellules, associé, donc, à un implant mammaire. (…) Même si le risque apparaît aujourd’hui quantitativement faible 18 cas en France depuis trois ans, 173 dans le monde , les autorités sanitaires sont soumises à un vrai casse-tête, affirme Le Parisien. Avec, en toile de fond, cette question lancinante : faut-il aller jusqu’à l’interdiction de ces prothèses, ou du moins d’une partie d’entre elles ? »
Zlatan au bout du rouleau ?
La polémique se poursuit dans les journaux après les propos tenus par Zlatan Ibrahimovic, propos qui ont suivi la défaite du PSG à Bordeaux. « Et si Ibra devenait encombrant ? », s’interroge L’Equipe. « Est-il un handicap pour l’image du PSG ? Est-il encore au top sportivement ? Le PSG doit-il s’en séparer ? Autant de questions qui prouvent que l’auréole de l’attaquant suédois s’est ternie… « Depuis son arrivée à Paris, à force d’obtenir tous les pouvoirs, Ibra s’est créé un univers qui dépasse le cadre sportif, pointe le quotidien sportif. Lui est Zlatan, les autres sont des footballeurs. » Attention, prévient L’Equipe, « il reste un footballeur hors-norme dans notre championnat, capital dans le vestiaire du PSG par présence rassurante, mais cela ne doit pas l’exonérer de ses devoirs. »
Pour Le Journal de la Haute-Marne, pas de pardon… « Il a beau présenter ses excuses, Zlatan Ibrahimovic ne convaincra jamais de sa sincérité. Le footballeur qui a toujours eu la grosse tête a tout simplement éructé le fond de sa pensée : un mépris souverain pour les arbitres qualifiés de 'pourris' et pour la France, traitée de 'pays de merde'. Propos impardonnables. Le talent et la notoriété n’excusent rien, et certainement pas pareil écart de langage et de conduite. »
« Au-delà des faits de jeu, que nous apprend cet épisode ?, s’interroge L’Est Républicain. Un, que, placées sous une surveillance continuelle, les stars du ballon rond ont plus droit à l’erreur sur le terrain qu’en dehors. Deux, que la nervosité d’Ibrahimovic, joueur à l’ego et au talent surdimensionnés, s’explique aussi par un déclin qui, pour certains, annonce la fin. Trois, que nous attendons beaucoup trop des sportifs de haut niveau naïvement adulés comme des dieux. »