A Sokodé, chef-lieu de la préfecture de Tchaoudjo et de la région centrale du Togo, si vous allez dans le quartier Npangalam, tout le monde connaît l’ONG Projet d’appui à la femme et à l’enfance défavorisée ou Pafed. Cette ONG lutte contre une activité criminelle qui touche les familles dans ce qu’elles ont de plus fragile et de plus innocent : le trafic des enfants. En 2003, l'Organisation internationale du travail estimait à 1,2 million le nombre d’enfants victimes de trafic. Et tous les continents sont touchés. Plus spécifiquement, plusieurs pays côtiers d'Afrique de l'Ouest sont accusés par des ONG de pratiquer l'esclavage des enfants. Concernant le Togo, le commerce des enfants illustre un phénomène régional plus large qui implique au moins treize pays d'Afrique de l'Ouest.
L’ONG internationale Human Rights Watch a identifié quatre voies pour la traite des enfants en direction du Togo, hors du Togo ou au Togo même. Première voie, la traite des filles togolaises pour des emplois domestiques et sur les marchés au Gabon, Bénin, Nigeria et Niger ; deuxième voie, la traite des filles à l'intérieur du Togo vers d'autres régions du pays, en particulier la capitale, Lomé ; troisième voie, la traite des filles du Bénin, du Nigeria et du Ghana vers Lomé ; et enfin, quatrième voie, la traite des garçons à des fins d'exploitation par le travail, en général dans des activités agricoles, au Nigeria, au Bénin et en Côte d'Ivoire.