Ce n’est pas encore le printemps, mais la météo conjoncturelle s’améliore, et les signaux de reprise se multiplient en France, avec, en janvier, le chômage en baisse et le moral des patrons en hausse.
Sans mégoter, Le Figaro prend acte de ce regain de croissance qui donne un peu « d’air » au gouvernement et le « conforte » face à l’aile gauche de sa majorité qui critique sa politique économique.
Mais le quotidien en minimise la portée, en jugeant cette croissance « insuffisante pour créer des emplois » et en remarquant que les voisins de la France en profitent davantage.
Pour Le Figaro, la France, en fait, profite de cette embellie internationale comme un « passager clandestin ». Et même si la perspective de voir la croissance atteindre 1% cette année constitue en soi une « bonne nouvelle », admet le journal, il n'est peut-être pas utile de « tirer douze coups de canon » pour célébrer l'événement.
Le journal Les Echos le concède aussi, ce retour de la croissance « garantit à l'exécutif une fin de mandat détendue sur le front des finances publiques ». Mais « cinq de nos six voisins frontaliers (sauf l'Italie) ont eu une croissance supérieure à la nôtre l'an dernier, souligne le quotidien économique. Ils pourraient bien faire de même cette année. Voilà qui devrait au minimum inciter à faire profil bas », modère donc Les Echos. Qui relève surtout que la France reste « sous surveillance » et doit présenter un programme de réformes.
France/UE : jeu de rôles
En effet, Bruxelles a ses exigences envers Paris. La Commission européenne donne à la France jusqu’à 2017 pour réduire son déficit sous la barre des 3% du PIB, mais exige de Paris en retour un programme détaillé de réformes.
Bruxelles estime qu’avec son budget pour cette année, la France ne fait pas assez d’efforts pour en réduire le déficit structurel. Et que ses réformes « vont dans le bon sens mais ne sont pas assez massives », dit au journal La Croix une source anonyme dans les couloirs de la Commission européenne, dont les injonctions sont pour La Croix un « aiguillon » afin d’amplifier les changements structurels nécessaires en France, une manière de mettre un terme à un « attentisme coupable » qui a prévalu trop longtemps. En d’autres termes, le quotidien catholique résume cette exigence communautaire par une question : comment faire d’une nécessité européenne une « vertu française » ?
Comme le formule L’Opinion, « être toujours en retard sur son programme, ne pas tenir ses engagements, et toujours plaider l'indulgence du jury, ce n'est pas précisément cela, être maître de son destin. »
Le journal Le Monde n’écrit pas autre chose. La principale ironie, regrette-t-il, c’est qu’un pays comme la France doive être « sans cesse rappelé à l’ordre et bénéficier de nouveaux sursis ». Au passage, le quotidien du soir épingle Pierre Moscovici. « Il y a quelque ironie à voir le commissaire européen à l'Economie demander à la France de fournir un plan de réformes " ambitieux " et " plus détaillé " lorsque l'on sait que le même homme, Pierre Moscovici, n'avait pas précisément péché par ambition dans son rôle précédent, celui de ministre français des Finances ». Anecdotique, penserez-vous, mais suffisamment édifiant pour que Le Monde le relève.
Syrie : le chemin de Damas
Le voyage des quatre parlementaires français à Damas est diversement apprécié. Etant rappelé que ces quatre élus français ont passé deux jours sur le sol syrien et que trois d’entre eux ont rencontré le président Bachar el-Assad, la presse française, globalement, soit désapprouve catégoriquement leur initiative, soit en rend compte sans la commenter, ce qui, compte tenu de la virulence de la réaction officielle française, reviendrait presque, dans ce cas, et à défaut de l’approuver, à ne pas la désapprouver. Nuance...
Témoin Libération qui, en rapportant scrupuleusement les réactions à ce voyage controversé, rapporte celle qu’il a recueillie auprès de François Fillon, qui estime dans Libé que cette visite s’inscrit dans ce que l’ancien Premier ministre de droite appelle une « grande tradition parlementaire ». Ou encore celle de Claude Guéant. « Si Bachar n’est pas la solution, dit dans Libération l’ancien ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy, il faut reconnaître que la solution passe par Bachar. »
Mais même si, comme le concède Le Figaro, un « relatif consensus » prévaut en France au sujet de Bachar el-Assad ; même si Paris, il y a quelques semaines, a mis « un peu d’eau dans son vin » au sujet du régime syrien, force est de constater, déplore le journal, que ce voyage à Damas des parlementaires français, auxquels le régime a déroulé le tapis rouge, a d’ores et déjà « profité » à Bachar el-Assad. « En faisant éclater au grand jour les divergences d’approche des politiques français, le président syrien, qui se présente comme le dernier rempart contre le chaos et contre le terrorisme, vient de marquer un point supplémentaire dans sa stratégie de relégitimation », souligne Le Figaro.
Climat : Hollande l’écolo
Autre voyage, officiel celui-là, celui de François Hollande aux Philippines. Et dans la presse, l’appel de Manille a été entendu. Une visite « historique » de François Hollande aux Philippines, apprécie Libération. A Manille, le président a lancé un appel « pour résonner jusqu’à Paris », lance Libé, en référence à la grande conférence sur le climat qui doit se tenir à la fin de l’année dans la capitale française.
L’appel de Manille lu par Marion Cotillard ne pouvait pas laisser la presse indifférente. Et ce matin, l’actrice française sourit dans Le Parisien sous le soleil des Philippines. Car à Manille, « les people [sont] au secours du climat », lance le quotidien.
Cyclisme : Astana shoote le Tour
Nouveau scandale dans le cyclisme. La formation kazakhe Astana du dernier vainqueur du Tour de France pourrait perdre sa licence internationale, pour des questions liées au dopage. C’est L’Equipe qui l’annonce. Selon le quotidien sportif français, l’UCI, l’Union cycliste internationale, a demandé à sa commission des licences de retirer celle d’Astana. Cette formation, dont le chef de file est le cycliste italien Vincenzo Nibali, vainqueur, en effet, du dernier Tour de France, était en sursis dans l’attente des conclusions d’un audit de l’UCI. Elle pourrait perdre la licence qui permet de participer à toutes les grandes épreuves, à la suite de cet audit, dont le rapport est « suffisamment lourd et épais pour imaginer que le sursis d'Astana n'y survivra pas », prédit en connaisseur le journal, qui se l’est procuré. Le Tour, cette année, risque de tourner sans kazakhes.