C’est en effet un compromis qui a conclu cette nuit les négociations de Bruxelles entre Européens pour étendre le plan d’aide financière à la Grèce.
Et Le Figaro, en Une, insiste sur l’importance de cet accord « sous conditions », soulignant que la Grèce a « plié sous la pression de Berlin ».
Alors, répit trimestriel en effet, car ce vrai directoire de la zone euro que l’on appelle l’Eurogroupe a accordé à Athènes une extension jusqu'en juin du double « plan de sauvetage » négocié en 2010 et 2012. Mais c'est un feu vert « conditionnel », insiste Le Figaro. Feu vert lié à un calendrier de « strictes vérifications », rehausse le quotidien, et « sans déblocage immédiat » des 7 milliards de rallonge espérés par la Grèce. Athènes devra fournir d'ici lundi une « première liste » de réformes et des projets confirmant les engagements pris par les gouvernements précédents, complète le confrère.
Quelles pourraient être à présent les conséquences politiques de ce compromis ? Le Figaro anticipe un « retour aux réalités » qui s'annonce « sévère », dans la classe politique grecque comme chez les électeurs et considère que, pour le nouveau premier ministre grec Alexis Tsipras, avec lequel Le Figaro ne va probablement pas passer les prochaines vacances, l'épreuve se solde par un « sérieux revers ».
Il faut dire, comme le formule Le Parisien, que le message de l’Eurogroupe était clair : « pas de réformes, pas d’argent… »
« L’affaire Gemalto » : puces savantes sous surveillance
Encore une affaire de « cyber-espionnage » anglo-saxon. Selon le journal Le Monde, le groupe français Gemalto, leader mondial dans le domaine des cartes SIM, celles qui équipent les téléphones portables, aurait été attaqué par les services américains et britanniques. « La NSA a piraté des quantités sidérantes de cartes SIM », lance le quotidien du soir en « Une ».
Le Monde, en fait, relaie des informations du site internet américain The Intercept, qui s’appuie sur des documents fournis par le lanceur d’alerte américain Edward Snowden, et qui révèle que l’agence américaine de renseignement aurait réussi à pirater l’entreprise française, en association avec son alter ego britannique - le GCHQ. Une opération d’espionnage qui aurait duré au moins entre 2010 et 2011, voire davantage.
Ces révélations, en tout cas, pourraient « compliquer les relations entre le gouvernement français et les Etats-Unis, souligne, au conditionnel, Le Monde, alors qu'en début de semaine le gouvernement a annoncé un très important partenariat avec le fabriquant américain d'équipements de télécom Cisco ».
Les intérêts de la France ont-ils été compromis par cette opération d’espionnage ? Pas facile, pour la presse, de répondre à cette question, qui relève de la haute technologie. Pour Le Figaro, en tout cas, pas de doute, la France a été « ciblée », lance le quotidien.
Voulant savoir si l’affaire est « très grave », Libération a interrogé plusieurs spécialistes. Et le moins que l’on puisse dire est que leurs réponses sont tout sauf claires.
Mais, heureusement, reste toujours la bonne vieille sagesse des hommes de l’ombre, que résume dans Libé, l’ancien directeur du renseignement à la DGSE Alain Juillet. « C’est une nouvelle confirmation qu’il n’existe ni alliés ni amis, mais uniquement des partenaires », soupire cet ancien maître-espion français. A se demander si les Français ne font pas la même chose dans l’autre sens. Allez savoir...
Salon de l’agriculture : coupables et victimes paysans
C’est aujourd’hui que s’ouvre à Paris le salon de l’agriculture. Avec un double enjeu: la croissance et l’environnement. Veaux, vaches, cochons, couvées, « les animaux sont arrivés », constate Le Parisien, qui s’est rendu en avant-première au salon de l’agriculture compter les bottes de paille et les tonnes de fumier. Je vous fais grâce des détails.
Mais pour ce qui est du double-enjeu, en effet, de ce salon que le président de la République inaugure en ce moment, le journal qui le résume le mieux est probablement Le Républicain Lorrain. « En s’industrialisant, explique ce quotidien de l’est de la France, l’agriculture est techniquement capable de nourrir la planète dans trente ans mais, au risque de la rendre invivable. »
« Invivable, en effet, complète Le Républicain Lorrain, en mordant sur des écosystèmes fragiles afin d’étendre les surfaces cultivées. En polluant toujours plus son capital et outil de travail – la terre, l’eau, l’air ». Beau sujet de réflexion en perspective pour François Hollande en cette année de sommet des Nations unies sur le changement climatique qui se tiendra à la fin de l’année à Paris.
Autrement dit, agriculture et climat, ou plutôt agriculture contre climat ? Comme le souligne Libération, l’agriculture, tout à la fois, est « responsable et victime » du dérèglement climatique.
PS : bateau ivre
Autre sujet – probable - de préoccupation pour François Hollande, l’avenir du Parti socialiste. Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien, six Français sur dix pensent que le Parti socialiste va imploser à la suite des divisions nées du débat sur la loi Macron. Bien sûr, dans cette large majorité, on trouve nombre de sympathisants de droite. Mais « force est de constater que ce risque est bien réel pour 45 % des sympathisants de gauche et pour 38 % des sympathisants socialistes », note Le Parisien, étant rappelé que le recours à l’article 49-3 de la constitution imposé par les frondeurs au Premier ministre Manuel Valls, faute d’une majorité certaine pour voter la loi Macron, a pour le moins agité la majorité cette semaine, et c’est un euphémisme.
Timbuktu : cap sur Hollywood
« Timbuktu » a tout raflé hier aux César. Le réalisateur Abderrahmane Sissako réalisateur, qui s’est confié au Parisien après la cérémonie des César hier soir à Paris dit vivre son triomphe avec « beaucoup de tranquillité ».
A peine remis de ses émotions, le cinéaste franco-mauritanien de 53 ans va s’envoler pour la cité des Anges, Hollywood, « où sa fable sur la vie dans le nord-Mali sous l’emprise des jihadistes » est en course en tant que meilleur film étranger pour la cérémonie des Oscars, souligne Le Parisien, étant tout de même rappelé qu’Hollywood est Mecque du cinéma mondial. Ce qui ne devrait pas laisser indifférent le réalisateur de « Timbuktu » !