Pascal Canfin est revenu sur les propos de Manuel Valls tenus la veille: il estime, en effet, que le Premier Ministre s'est "laissé aller à une forme d'amalgame" en employant le terme d'"islamo-fascisme".
"Cette expression (...) laisserait à penser que l'ensemble des musulmans, de l'Islam, aurait des accointances ou une tendance fasciste. Or il y a aussi l'islamo-démocratie. Ce qu'on voit en Tunisie par exemple, c'est exactement le processus que l'on a vu dans nos pays chrétiens il y a plus d'un siècle, qui a donné lieu à ce qu'on a appelé la démocratie chrétienne, c'est-à-dire l'intégration de l'Église, chez nous catholique, là-bas musulmane, dans un système politique où parfois ils ont la majorité, parfois la minorité, où ils acceptent le jeu de la démocratie".
"Ce qui est embêtant avec cette expression, c'est qu'elle est extrêmement globalisante et qu'au lieu de pointer précisément la différence entre une ultraminorité parfaitement détestable et que l'on doit combattre et une immense majorité qui n'est pas sur ce registre, lui-même, Manuel Valls, se laisser aller à une forme d'amalgame qui est dangereuse."
"Nous sommes effectivement en guerre contre cette réalité extrêmement minoritaire de l'Islam dont, en plus, on ne doit jamais oublier que les premières victimes de cet islamo-fascisme ce sont précisément les musulmans eux-mêmes, partout dans le monde"
"L'idée que l'on serait dans une sorte de guerre de civilisation entre l'Occident d'un côté et l'islamo-fascisme de l'autre est une vision du monde qui est exactement contraire d'abord à notre intérêt global et ensuite à la réalité."
En revanche, Pascal Canfin trouve le terme d"apartheid territorial" justifié "dans le sens où il met le doigt sur une réalité grave même s'il n'y a pas forcément une volonté consciente de la part des acteurs de produire cet apartheid territorial, il suffit d'aller dans certains quartiers, ce qu'on appelle les banlieues françaises, pour voir que les communautés étrangères sont tellement majoritaires que cela produit une forme d'apartheid même si ça n'est pas évidemment un projet politique comme ce fut le cas avec le régime d'Afrique du Sud". Ce terme permet de "mettre le doigt sur une réalité."
Hier, la ministre grecque des finances a claqué la porte de la réunion de l'Eurogroupe. Pascal Canfin se demande si "l'esprit de compromis" était présent à cette réunion et "ce des deux côtés" même s'il estime que "c'est dans l'intérêt de tout le monde" que l'Europe et la Grèce puissent s'entendre.
« La troïka demande des choses tellement impossibles aux Grecs que ça conduit forcement à la rébellion. 80% de Grecs soutiennent une position qui sur le fond est assez équilibrée. La solution la plus simple aurait été que la BCE continue à mettre de l'argent, cela éviterait la crise actuelle. »