A son arrivée à Bercy, Emmanuel Macron a tout de suite imprimé sa marque à cette loi fourre-tout initiée par son prédécesseur Arnaud Montebourg en la rebaptisant « loi pour la croissance ». Oubliée la loi pour le pouvoir d'achat centrée sur le consommateur, on est passé à des mesures centrées sur l'entreprise, pour libérer l'économie. Certains ont entendu libéraliser et on vu rouge. Ce sont les syndicats du commerce, opposés à l'élargissement des dimanches travaillés, l'une des mesures emblématique du texte. Ce sont aussi toutes les professions protégées qui vont des notaires aux huissiers, effrayées par la concurrence qu'Emmanuel Macron veut introduire à petite dose dans leurs activités.
Et depuis sa présentation au Conseil des ministres, ces corporations ont manifesté leur mécontentement. Mais cette loi va bien au-delà de ces deux dossiers très sensibles. Elle comporte au total 200 mesures, parmi lesquelles la simplification du permis de conduire, l'ouverture de lignes nationales de cars pour concurrencer les trains, ou encore la réforme des prud'homme et la révision des règles de licenciement collectif.
Quelles seront les retombées de la loi Macron ?
Des créations d'emplois dans le commerce avec l'extension des dimanche ouvrés et un régime particulier pour les zones touristiques. Un peu de pouvoir d'achat pour les consommateurs avec plus de transparence dans les tarifs pratiqués par les professions réglementées. Mais tout ça prendra du temps. Car hormis le travail du dimanche étendu, qui pourrait être appliqué dès cet été, a promis le ministre, tout comme la libéralisation du transport par car, les autres mesures demandent des aménagements et ne se concrétiseront pas spontanément. Pour s'assurer de l'efficacité de son texte, Emmanuel Macron va mettre en place un calendrier de mise en œuvre et une évaluation.
Comment ce projet de loi est-il perçu ?
Les premiers concernés, les petites entreprises, n'y croient pas trop. Selon un sondage effectué par le magazine Challenge,seulement 16 % des dirigeants de PME s'attendent à un impact positif, les trois quarts pensent que ça ne changera rien à leur propre entreprise. Ces réserves sont partagées par les économistes comme Philippe Aghion qui estime que la loi ne va pas assez loin. Pourtant il a signé l'appel à voter la loi Macron avec une trentaine d'autres experts et de grands patrons.
Quant aux Français, ils souscrivent pleinement à cette réforme. 60 % d'entre eux voteraient pour. Et cela qu'ils soient de droite comme de gauche, voilà de quoi mettre du baume au coeur du ministre de l'Economie. Car l'examen à l'Assemblée sera un véritable marathon. 3 000 amendements ont été déposés. Un bon point pour la loi Macron : ces amendements ne relèvent pas des amendements politiciens cherchant à ralentir l'examen, mais plutôt des modifications techniques.
EN BREF DANS L’ECONOMIE
Aux Etats-Unis le déficit public doit reculer cette année à 2,6 % du Produit intérieur brut en 2015
Si les prévisions du Congrès se réalisent, ce sera le plus bas niveau de déficit de la présidence Obama. Les Américains ont néanmoins encore des efforts à faire pour juguler leur dette, car le déficit recommencera à se creuser dans trois ans à cause de la hausse des dépenses de santé et de retraites.