La Chine fait la fortune des cultivateurs de sorgho aux Etats-Unis. Le prix de la céréale a grimpé de 20 à 30 % sur l'année, il est parfois supérieur au prix du maïs dans certaines régions du Kansas, ce qui ne s'était jamais vu. Le sorgho, originaire d'Afrique, s'est répandu sur d'autres continents, y compris dans les régions tempérées au cours des dernières décennies, à mesure que son usage pour l'alimentation du bétail se développait. Au point que les Etats-Unis en sont devenus le premier producteur au monde, devant le Mexique et le Nigeria !
Au cours des derniers mois, le sorgho américain a vu surgir une demande totalement inhabituelle : celle de la Chine. De quasiment 0 tonne en 2012, 362 000 tonnes en 2013, on est passé à 6 millions de tonnes commandées par l'Empire du Milieu en 2014. Les Etats-Unis qui exportaient à peine le tiers de leur récolte de sorgho ont donc expédié la moitié de leur production, rien qu'en Chine.
Pékin avait entre temps imposé des restrictions sanitaires aux maïs transgénique américain, il fallait lui trouver un substitut pour nourrir les immenses élevages de porcs et de volailles chinoises. Le maïs chinois étant très cher, parce qu'acheté avec une prime par les réserves d'Etat, les fabricants chinois d'aliments se sont tournés vers un autre fourrage, le sorgho. Une partie de ce sorgho américain aurait également remplacé le riz et le blé pour fabriquer l'alcool blanc dont les Chinois raffolent, le « baijiu » !
Cette année, les quantités de sorgho importées par la Chine devraient décliner, Pékin vient d'autoriser à nouveau le maïs OGM américain qui avait été bloqué dans les ports chinois pendant plusieurs mois. Mais les farmers américains se préparent tout de même à consacrer jusqu'à 20 % de surfaces supplémentaires au sorgho, dont la semence est économique et qui demande beaucoup moins d'eau que les autres céréales.