Que faire pour réduire le fossé entre les riches et les pauvres?

Les 1% les plus riches détiendront en 2016 la moitié des biens de ce monde a prévenu hier Oxfam. L'aggravation des inégalités constatée par l'organisation caritative est-elle inéluctable?

Les inégalités croissantes, c'est un peu comme le réchauffement de la planète, ça ressemble à un phénomène qui nous dépasse, c'est pourtant le fruit d'une action humaine délibérée. On peut donc y remédier avec des moyens humains, en changeant de politique économique. C'est d'ailleurs le voeu exprimé par les organisateurs du sommet de Davos qui s'ouvre demain en Suisse. Après des années de constat, il est urgent de passer à l'action estime le club des puissants de la planète. Car cette question très économique est en train de devenir un problème politique. On le voit en Grèce, comme aux Etats-Unis : dans les systèmes démocratiques, l'appauvrissement généralisé, le versant le plus négatif de cette montée des inégalités, se traduit par une aspiration de plus en plus forte au changement. Barack Obama l'a bien compris et le discours sur l'Etat de l'Union qu'il va prononcer ce soir est entièrement consacré à la réduction des inégalités via des mesures en faveur des classes moyennes. Car aux Etats-Unis les salaires stagnent depuis 15 ans. La globalisation, la robotisation des usines y a contribué, la crise financière a fait le reste.

Comment redresser le pouvoir d'achat des ménages ?

Par la hausse du salaire minimum qui est dans l'air du temps dans des pays toujours plus nombreux. Mais aussi par une meilleure redistribution fiscale. Aux Etats-Unis, démocrates et républicains envisagent conjointement d'alléger les impôts qui pèsent sur les revenus du travail. Les démocrates veulent aussi multiplier les cadeaux aux familles qui ont des frais de garde, ou d'éducation à charge. L'impôt est l'outil idéal de la redistribution des revenus, mais ce n'est pas le seul. Car d'autres pays, tout aussi libéraux que les Etats-Unis ont réussi à contenir partiellement la montée des inégalités, c'est le cas du Canada où les salaires ont progressé de 10% depuis 2000 et de l'Australie où la hausse est de 30%. Dans ces deux pays, les gouvernants ont mis le paquet sur l'éducation. Ils ont aussi donné plus de pouvoir aux représentants des salariés. Mieux défendus, les salariés de ces pays résistent mieux aux décisions prises pour la seule amélioration des résultats financiers d'une entreprise.

Et comment contraindre les nantis à mieux partager la richesse ?

La solution paraît évidente : il suffit de les taxer davantage en réformant le code des impôts. Aux Etats-Unis les revenus du capital sont taxés à hauteur de 23%, c'est 39% pour les revenus du travail. Une inéquité de traitement, perceptible aussi dans les avantages fiscaux consentis dans le cadre des héritages et des multiples niches concédées aux grandes fortunes. Le président Obama veut là aussi donner un coup de pied dans la fourmilière, il prévoit de relever les taxes sur le capital à 28% et d'imposer davantage les entreprises de la finance. Une intention louable, mais qui se heurtera à l'opposition massive du Congrès contrôlé par les Républicains, un Congrès d'autant plus acquis aux plus riches qu'il en est peuplé. Un élu sur 2 est un millionnaire.

En bref, l'Arabie saoudite est en mesure de supporter 8 ans de pétrole à bas prix

D'après un ancien conseiller du royaume, Mohammed al Sabban, la pétro-monarchie a suffisamment de réserves pour s'accommoder d'un marché baissier pendant 4 ans sans même couper dans ses dépenses. Elle peut tenir le double en ajustant son budget, ce que Riyad a commencé à faire. L'Arabie saoudite, un producteur majeur d'or noir, aurait selon les analystes sciemment laissé filer les cours dans le but d'éliminer les concurrents les plus fragiles.

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