Chômage et inégalités préoccupent les décideurs en 2015

Les inégalités de revenus et la persistance du chômage sont les deux grands sujets qui préoccupent les décideurs en 2015. C'est ce qui ressort de l'enquête annuelle effectuée par les organisateurs du forum mondial de Davos auprès d'un panel de 1 800 experts du monde entier.

C'est la première fois que les inégalités de revenus sont en tête de liste des préoccupations majeures des dirigeants de la planète. L'impact négatif de l'accroissement des inégalités est pourtant connu de longue date. Depuis les travaux de Keynes démontrant que l'enrichissement des uns au détriment des autres provoque une baisse de la consommation des plus pauvres et donc un ralentissement de l'économie. Ce qui est nouveau c'est que ce débat d'experts est devenu une question sensible dans la plupart des pays.

Aux États-Unis évidemment où l'aggravation des inégalités met en péril le rêve américain. À partir des années 1980, les revenus des 5% les plus riches progressent plus vite que ceux du reste de la population. Pour continuer à consommer, les ménages empruntent de plus en plus et cela aboutit à la crise de 2008. Mais depuis, la montée des inégalités ne s'est pas arrêtée, elle s'est même renforcée, c'est pourquoi la reprise n'est toujours pas tangible pour la plus grande partie des salariés qui gagnent moins qu'avant 2008.

C'est aussi un problème pour les pays en développement

En Afrique en particulier, où les exemples de croissance au profit des plus riches sont les plus criants. D'après les chiffres fournis par la Banque mondiale, la Zambie a connu une croissance de 6% pendant la dernière décennie, ce qui lui a permis d'accéder au statut de pays à revenu intermédiaire. Mais, pendant ce temps, le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté est passé de 65% à 74 %. D'après l'enquête publiée par le forum de Davos, c'est en Asie que la montée des inégalités inquiète le plus pour 2015. La poussée de fièvre démocratique à Hong Kong a été alimentée en partie par les difficultés grandissantes de la classe moyenne à se loger, selon un économiste de l'université de la ville État.

Les inégalités de revenus sont un facteur de troubles

L'explosion sociale, c'est la grande peur des autorités chinoises qui ont à coeur de réduire le grand écart pour endiguer la contestation. Les inégalités sont globalement nuisibles pour la cohésion sociale. C'est comme ça qu'est perçue aussi la persistance d'un chômage de masse. Maintenant que ce constat est partagé par l'ensemble des décideurs, reste à savoir comment s'y prendre pour résorber ces inégalités. L'impôt paraît être l'outil idéal de redistribution. Mais au moment où les entreprises font tout pour y échapper et où certains États rivalisent d'ingéniosité pour les abaisser au maximum, la solution paraît bien lointaine.
 



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