« Au PS, c’est vraiment la guerre », s’exclame Le Parisien.
« Crise ouverte chez les socialistes », constate Le Figaro.
« Les incendiaires », déplore Libération.
« Valls alimente la guerre ouverte au Parti socialiste », pointent Les Echos.
« Valls n’est plus socialiste, et il le dit ! », s’étrangle L’Humanité.
En effet, après Martine Aubry dimanche dans Le Journal du Dimanche, après Benoit Hamon hier matin, mercredi 22 octobre sur notre antenne, voici Manuel Valls qui riposte dans Le Nouvel Observateur : « Il faut en finir avec la gauche passéiste, affirme le Premier ministre, celle qui s’attache à un passé révolu et nostalgique, hantée par le surmoi marxiste et par le souvenir des Trente Glorieuses. […] Quand la gauche se recroqueville sur le passé, sur les totems, elle cesse d’être fidèle à l’idéal du progrès, et donc à elle-même. »
Manuel Valls qui répondait ainsi à Benoit Hamon… « Les sulfateuses sont à nouveau de sortie au PS, constate Le Parisien. L’ambiance se tend de plus en plus entre frondeurs et soutiens au gouvernement. L’abstention mardi de deux anciens ministres encore en poste il y a six semaines, Aurélie Filippetti et Benoît Hamon, sur le volet recettes du budget de l’Etat et surtout la sortie du second hier, assurant que la politique du gouvernement “menace la République” et “prépare pour 2017 un immense désastre démocratique”, ont achevé de mettre le feu aux poudres. Même si toute la journée, Hamon a tenté de rétropédaler, le mal était fait et les socialistes ont passé leur journée à s’écharper. »
Désordre et…
Libération constate les dégâts… « Deux conceptions de la gauche s’affrontent dans l’angoisse électorale. Mais on avait cru comprendre que ces désaccords, dans un parti responsable, se réglaient à l’occasion des congrès, et non à coups de formules venimeuses répandues au hasard des micros. Les débats idéologiques sont sérieux, s’exclame Libération ; ils méritent mieux que cette cacophonie suicidaire. L’opinion jugera ce spectacle sévèrement, d’autant plus qu’il est évidemment empoisonné par les intrigues d’ambition et les médiocres soucis tactiques. Encore quelques jours de cette pantalonnade, conclut le journal, et les Français en viendront à penser qu’au PS la rose est fanée et qu’il ne reste que les poings dont on menace les camarades. »
Le Figaro dénonce pour sa part ce qu’il qualifie d’« intolérable désordre. […] Tout occupés à leur guerre de tranchées entre anciens et prétendus modernes, entre gauche classique et gauche réformiste, les socialistes apportent une nouvelle fois la preuve de leur incapacité à gouverner. La France, homme malade de l’Europe, fonce droit dans le mur, mais eux règlent leurs comptes comme s’ils préparaient leur futur congrès. Ce mépris, cette indifférence, ce désordre sont-ils encore tolérables plus longtemps ? »
« L’après-Hollande a déjà commencé au Parti socialiste, pointent Les Echos, et cela fait monter la tension d’un cran entre “frondeurs” et “loyalistes”. Martine Aubry a déclenché les hostilités en ne voyant quasiment rien à retenir de positif dans l’action de l’exécutif, et en torpillant les réformes qui sont sur la table. Benoît Hamon, qui fut pourtant promu dans le premier gouvernement Valls, tient désormais un discours plus virulent que certains opposants. Et le Premier ministre lui-même semble chercher à creuser son sillon en fustigeant une “gauche passéiste” et en suggérant un changement de nom du Parti socialiste… »
Et, « il est frappant, relèvent Les Echos, de voir à quel point cette partie de ball-trap est déconnectée des priorités du moment. Tout se passe comme si la France n’était pas menacée de voir son budget rejeté la semaine prochaine par la Commission européenne, ce qui serait sans précédent. Tout se passe comme si la France pouvait se permettre de s’endetter encore et d’attendre une reprise sans cesse retardée. »
… décomposition
Stupeur et consternation également dans la presse quotidienne régionale… Avec des mots encore plus durs. « Cette fois, c’est vraiment la guerre civile entre les deux camps ! », lance Le Midi Libre. « Pas de quartier pour les camarades d’en face. Chacun se rend coup pour coup. On se croirait au chamboule-tout de la Foire du Trône. Ça flingue dans tous les coins de l’hémicycle. À ce rythme, on voit mal comment le Premier ministre va pouvoir tenir ses troupes dans les deux ans à venir. […] La formation de Jaurès est sur le point de voler en éclat. »
« Ce ne sont plus des convulsions, mais un début de décomposition, renchérit Le Journal de la Haute-Marne. Le PS existe seulement par ses divisions et ses déchirements. Les deux clans qui s’affrontent n’ont plus de retenue et semblent jouer le tout pour le tout. […] Ça sent vraiment le roussi. »
« De provocation en provocation, de malentendu en malentendu, c’est un processus de décomposition qui s’engage, insiste La Montagne. Trop de synthèse hollandaise a tué la synthèse et semé la confusion. Après le temps des débats sans fin voici venu, au PS, le début de la fin. »
Conclusion, pour La Charente Libre, « le PS qui avait réussi le tour de force de gravir tous les escaliers du pouvoir, marche après marche, n’aura besoin que d’un petit quinquennat pour tout perdre, ce qui nous laisse près de deux ans à assister régulièrement à ses querelles de ménage avant que les Français, dans leur grande sagesse, prononcent eux-mêmes le divorce. […] Comme si la gauche, jadis aimantée par le pouvoir, était aujourd’hui irrésistiblement entraînée vers l’opposition. »
Panique à Ottawa
Dans les journaux également : « Le Canada frappé par des attaques terroristes » C’est le titre du Figaro qui précise que « La capitale, Ottawa, a été hier le théâtre de deux fusillades dans le quartier du Parlement qui ont fait au moins deux morts. » Un nouvel attentat qui survient alors que le pays se remettait à peine de la première attaque liée à l’extrémisme islamiste de son histoire, survenue l’avant-veille sur son sol. « Lundi 20 octobre, un converti canadien au volant d’un véhicule avait fauché volontairement deux soldats canadiens, tuant l’un d’eux près de Montréal, avant d’être lui-même abattu par la police. »
Dans les deux cas, ces actions ont été le fait d’un seul homme. Un seul homme, pro-islamiste, a en effet créé la panique hier, mercredi 22 ocrobre à Ottawa, avant d’être abattu. On avait cru au départ qu’il y avait plusieurs tireurs.
Du coup, relève La Nouvelle République du Centre Ouest, « le voisin de palier subitement barbu devient suspect et le sac de courses oublié chez le dépanneur du quartier doit être signalé à la police. Les Canadiens vont devoir apprivoiser la méfiance perdant peu à peu l’habitude de nous tutoyer dès l’aéroport. Un monde s’effondre. »
En effet, constate Sud Ouest, « le Canada, pas plus que les autres pays occidentaux liés par la mutuelle aversion à ce djihad de furieux, ne saurait échapper à cette gangrène. Pire, il est aujourd’hui certain que le choix de ce pays n’est pas un hasard. Le paradoxe de cette nouvelle guerre à laquelle nous faisons face, relève encore Sud Ouest, avec des armes conçues pour des conflits traditionnels, est qu’elle nous ramène à des temps obscurs qui auraient connu toutes les subtilités des connexions du futur. »