La plus que centenaire Bourse des métaux de Londres fait des yeux de plus en plus doux à la Chine, pour assurer son développement. Elle a déjà fait un pas décisif il y a près de deux ans, puisqu'elle a été rachetée par la Bourse de Hong Kong. Charles Li, son nouveau patron, respecte les traditions : il a conservé la corbeille et ses fauteuils rouges et le dîner annuel de la semaine des métaux où le monde de la finance, des mines et de l'industrie se retrouve en noeud papillon. Des opérateurs qui devront néanmoins avaler une pilule amère : le quasi-doublement des tarifs, mais le dirigeant asiatique est avant tout soucieux de rentabiliser le vénérable London Metal Exchange. Un LME qui a dû dépenser beaucoup d'argent en justice pour faire face aux accusations de manipulation des cours de l'aluminium, par le truchement du stockage dans les entrepôts.
Aujourd'hui, ces problèmes semblent surmontés. Alors le LME renouvelle son offre : cotation du platine et du palladium et peut-être celle de l'or - l'argent lui ayant échappé -, une façon de se remettre de l'échec des contrats sur l'acier, le cobalt et le molybdène. Quant à élargir les transactions en volume, c'est bien sûr viser les opérateurs en Chine, 40 % des importations de métaux. Le contrôle des capitaux y est encore très serré. Une première brèche s'ouvrira lundi prochain : les échanges d'actions seront possibles entre la Bourse de Hongkong, maison-mère de la Bourse des métaux de Londres désormais, et la Bourse de Shanghai. D'ici la fin de l'année, la nouvelle chambre de compensation londonienne du LME s'ouvrira à la monnaie chinoise, le yuan. Et des mini-contrats sur le cuivre, l'aluminium et le zinc verront bientôt le jour à la Bourse de Hong Kong désormais partenaires de Londres. En attendant que les principaux métaux soient un jour libellés en yuan à Londres, c'est aux yeux des spécialistes une affaire de temps.