Total fait une pause dans l'exploration pétrolière

L'heure est aux économies chez Total. Le groupe pétrolier français n'a pas tiré les bénéfices escomptés de quatre années d'exploration très ambitieuses.

Total fait une pause dans l'exploration pétrolière. C'est un changement de cap pour le groupe pétrolier français, puisqu'il avait misé depuis quatre ans sur la découverte de nouveaux gisements pour relancer sa production. Mais c'est un échec, faute de découvertes majeures. « Nous n'avons pas trouvé les " éléphants " que nous cherchions », admet le responsable de la production et de l'exploration, Arnaud Breuillac. Seulement des découvertes modestes en Côte d'Ivoire et dans le golfe du Mexique.

Quant aux grands projets très prometteurs, ils ont pris beaucoup de retard : imbroglios juridico-politiques au Brésil et en Ouganda, problèmes de corrosion des pipelines à Kachagan, en mer Caspienne. Le renouvellement des réserves de Total n'a pas eu lieu, leur niveau a finalement augmenté de moins d'un milliard de barils équivalent pétrole depuis 2010 (de 10,7 à 11,5 milliards de barils équivalent pétrole).

Alors, le groupe français arrête les frais, en tout cas pour les trois ans qui viennent, « Total se concentrera désormais sur le rachat de découvertes existantes plutôt que de se lancer dans des explorations incertaines », résume Philippe Sébille-Lopez, de Geopolia. Un nouveau directeur de l'exploration, le Canadien Kevin McLachlan, recruté hors de chez Total, une première, incarnera ce tournant. Passé par une petite compagnie indépendante, « il devra faire une sélection entre les zones qui valent et celles qui ne valent pas... bloc par bloc, selon leur seuil de rentabilité et la participation de Total », explique l’expert. Des blocs au Nigeria et dans le golfe du Mexique ont déjà été ciblés comme étant abandonnés.

Pour dégager de la trésorerie, Total annonce vouloir se délester de 10 milliards de dollars d'actifs supplémentaires d'ici 2017. A ce moment-là, espère le groupe, de nouveaux champs entreront en production au large de l'Ecosse, de l'Angola et du Brésil. D'ici là, des coupes claires sont aussi prévues dans l'aval, chimie, transport, et bien sûr le raffinage, qui est de moins en moins rentable en Europe : un plan d'économie devrait être annoncé au printemps prochain.

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