La hausse du dollar nuit aux cours de l'or. La santé retrouvée de l'économie américaine, l'imminence d'une hausse des taux d'intérêt aux États-Unis, après des années de crédit facile, alors que l'Europe au contraire réduit la rémunération du crédit dans la zone euro... Tout concourt à redonner au billet vert de l'attrait, par rapport aux autres monnaies, mais aussi par rapport à l'or.
Le lingot, longtemps chouchou des investisseurs, est délaissé pour le dollar, la monnaie américaine étant susceptible désormais de rapporter plus, via les intérêts. Le métal précieux est boudé, il a perdu 3 % de sa valeur en un mois, 7 % en un trimestre, alors qu'il avait profité d'un petit regain en début d'année, après un plongeon de 28 % en 2013, année noire.
L'industrie aurifère n'en finit pas de se restructurer. Très endetté, le troisième plus gros producteur d'or, AngloGold Ashanti, vient d'annoncer qu'il allait scinder le groupe en deux, et au passage lever du capital frais pour tous ses actifs hors d'Afrique du Sud, après avoir déjà fermé une mine au Mali et réorganisé la production au Ghana.
Les marchés de l'or ont désormais les yeux rivés sur la cotation du dollar. Ils observent aussi le comportement des deux pays qui pourraient réveiller la demande physique de métal précieux, puisque les investisseurs n'en veulent plus. Il s'agit bien sûr de la Chine, mais la consommation chinoise d'or a chuté de moitié en un an ; au point que la Chine a laissé l'Inde reprendre son statut de premier importateur d'or au monde, malgré les restrictions de New Delhi au commerce du métal précieux.
La chute actuelle des prix réveillera peut-être l'appétit des Asiatiques pour l'or. C'est le moment idéal en Inde, à quelques jours de Diwali, qui lance la saison des festivals religieux et des mariages, pendant laquelle les Indiens achètent des bijoux en or.