A la Une : Ebola, la tension monte

La déclaration hier du docteur Joanne Liu, la présidente internationale de MSF, Médecins sans frontières, a jeté un grand froid sur le continent et au delà : « Six mois après son début, le monde est en train de perdre la bataille contre la pire épidémie d’Ebola de l’histoire, déclare-t-elle. Les dirigeants mondiaux n’arrivent pas à faire face à cette menace transnationale. » Des propos rapportés notamment par le site d’information de Jeune Afrique. La présidente internationale de MSF estime encore que « les promesses de financements et le déploiement de quelques experts ne peuvent suffire. Les gouvernements qui ont les moyens de faire face à cette situation ont la responsabilité à la fois politique et humanitaire d’offrir une réponse concrète à cette catastrophe. » Et de conclure : « Au lieu de limiter leur réponse à la gestion de l’éventuelle arrivée d’un malade dans leur pays, ces pays devraient saisir l’occasion d’intervenir là où c’est nécessaire : en Afrique de l’Ouest. »

Un appel donc en faveur d’une aide accrue des pays occidentaux. Et dans le même temps, rapporte le site Afrik.com, « l’ONU est particulièrement inquiète des répercussions de l’épidémie, provoquant un manque de main-d’œuvre, l’interruption du commerce transfrontalier et des pénuries, dus aux pays les plus touchés par la maladie. Les restrictions de déplacements en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone ont en effet entraîné des achats dictés par la panique, des pénuries de nourriture et de fortes hausses des prix, en particulier dans les centres urbains. »

A ce jour, rappelle Afrik.com, le virus Ebola a fait 1.552 morts, selon le dernier bilan de l’OMS.

En RDC, on en est à 31 morts. Mais l’épidémie semble circonscrite à la zone où elle s’est déclarée. C’est-à-dire, le territoire de Boende, dans la province de l’Equateur. Par mesure de précaution, les hôpitaux des provinces voisines ont été placés en état d’alerte.

Exemple, rapporte le site d’information congolais 7 sur 7 : « l’hôpital du Cinquantenaire de Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale a déjà commencé à se préparer pour recevoir d’éventuels cas d’Ebola. Cependant, l’hôpital tient à préciser que jusqu’à présent, il n'a reçu aucun patient soupçonné d’avoir contracté le virus. Aucun cas avéré d’Ebola n’a été détecté en Province Orientale malgré la proximité avec le territoire de Boende dans la province de l’Equateur. »

Calme et… psychose !

Au Sénégal, l’étudiant guinéen infecté par la maladie est toujours en soins à l’hôpital Fann de Dakar. Sur place, constate le quotidien Enquête : c’est le calme… « La psychose qui s’est emparée des Dakarois depuis l’annonce de la présence du virus Ebola à Dakar, n’a pas produit d’effets au niveau de l’hôpital Fann, affirme le journal. L’atmosphère est pleine de sérénité. Au service des maladies infectieuses de l’hôpital, où séjourne le Guinéen porteur du virus, les personnes rencontrées ne s’inquiètent pas outre mesure. »

En revanche, l’inquiétude est palpable en d’autres endroits… Ainsi, à Ziguinchor, rapporte cette fois le quotidien Walfadjri, « un vrai faux malade a créé la panique hier. (…) La rumeur a circulé comme une traînée de poudre dans toute la ville : Ziguinchor venait d’enregistrer son premier cas suspect de malade d’Ebola. Le supposé malade a été signalé à la gare routière en fin de matinée. Il s’agissait d’un passager qui venait d’arriver sur les lieux en provenance de Saint-Louis et dans un état de santé précaire. » En fait, rien à voir avec Ebola, l’homme souffrait d’une pathologie tout à fait ordinaire, aux dires des médecins venus l’examiner.

Enfin, Américains, Russes, ou encore Japonais s’activent pour trouver un vaccin… C’est « la course aux remèdes », s’exclame Guinée Conakry Infos . « Au moment où les informations les plus alarmistes circulent à propos de l’épidémie Ebola, ainsi que de ses conséquences, quelques lueurs d’espoir commencent à poindre. Le salut pourrait venir de l’enjeu géopolitique et mercantile que certaines grandes puissances perçoivent dans la malheureuse circonstance qui affecte principalement l’Afrique de l’ouest. En effet, pointe Guinée Conakry Infos, flairant l’occasion de marquer symboliquement le coup et, éventuellement, de réaliser de grands profits, les géants du monde se sont lancés dans la quête effrénée du remède-miracle. (…) Dans un contexte aussi sombre, toute perspective d’espoir est à célébrer. Même si on a conscience, conclut le site guinéen, que la dimension strictement humanitaire n’est pas forcément la motivation première de ceux qui se battent aujourd’hui pour nous proposer des remèdes ou des vaccins. »

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