« Israël, l'option de l'offensive terrestre », titre le Journal du dimanche ce matin. L'armée israélienne a demandé aux habitants du nord de Gaza d'évacuer. Benyamin Netanyahu pourrait décider de passer des raids aériens à l'incursion des troupes au sol, selon le JDD.
On le sait : cette nuit, une incursion terrestre commando a bien eu lieu – peut-être pour préparer le terrain d’une offensive terrestre de grande envergure. Le JDD publie une photo de ces fameux blindés israéliens qui arrivent en ordre dispersé, dans la poussière, en direction de la zone de frontière palestinienne, et qui sont déjà entrés en action pour éliminer les mines et engins explosifs qui pourraient freiner l'avancée de troupes, lit-on.
L'envoyé spécial du journal à Gaza, Antoine Malo, parle, lui, « du bruit métallique des drones israéliens dans le ciel en permanence ». En attendant, « les 1,7 million de Gazaouis, épuisés par le ramadan, vivent donc terrorisés, appréhendant la tombée de la nuit, moment où les attaques israéliennes se font plus intenses », écrit ce dernier. « Des habitants de Gaza qui se préparent désormais à un conflit long à l'issue incertaine », lit-on, toujours dans le Journal du dimanche.
L'armée : l'ombre d'elle-même ?
Un jour avant le grand défilé du 14 juillet, Le Parisien nous parle lui du « blues de l'armée ». Au moment où le président François Hollande s'apprête à dévoiler, selon une information du Parisien-Aujourd'hui en France, une nouvelle opération militaire au Sahara et au Sahel – l'opération Barkhane, où 3 000 soldats environ auront comme mission d'éradiquer le terrorisme –, on découvre que le moral des troupes est au plus bas. « Sécurité. Missions mal conduites, vie indigne dans les casernes… Faute de moyens, les militaires sont au bout du rouleau et tirent la sonnette d’alarme », prévient Le Parisien.
Le phénomène dure depuis des années, à mesure que les effectifs et les moyens des armées diminuent : 7 500 postes en moins sont prévus, rien que pour 2015. L’ampleur des difficultés est telle que la « Grande Muette » ne fait plus l’effort de les dissimuler. Dans son dernier rapport, le Haut Comité d’évaluation de la condition militaire tire la sonnette d’alarme : « Le sentiment qui prévaut, depuis cinq ou six ans, est celui d’une dégradation assez générale, amplifiée par les difficultés associées à la mise en œuvre des bases de défense et les défaillances du logiciel de gestion de soldes Louvois ». Louvois, c'est le logiciel chargé de gestion des soldes militaires, qui semble ne pas bien fonctionner, et occasionne des retards dans leur règlement.
Les nerfs sont d’autant plus à vif que le budget de la Défense est en permanence sur la sellette. Dans un entretien qui risque de faire grincer des dents, le général de division Vincent Desportes, par ailleurs professeur à Sciences Po, dénonce « la guérilla budgétaire », selon ses propres mots, menée par Bercy contre le ministère de la Défense. « Les Français doivent savoir qu’ils ne sont plus vraiment protégés », estime ce dernier : « Les armées françaises ne peuvent plus projeter des effectifs assez nombreux et suffisamment longtemps pour régler les crises ». Il cite en exemple le Mali, où il a fallu retirer rapidement des hommes pour les envoyer en Centrafrique. « Cela n’a permis ni de régler le problème de la formation de l’armée malienne, ni de stabiliser la zone nord-malienne » estime le général.
14-18 : L'armée de l'ombre.
La Croix de ce week-end revient sur le rôle des femmes pendant la guerre de 1914.
Le quotidien catholique profite du défilé du 14 juillet, placé sous le signe de la Première Guerre mondiale, pour nous faire découvrir ces héroïnes oubliées. « À l'époque, la guerre était encore une question d'hommes », lit-on. Les femmes ne pouvaient aller au front. Même si certaines avaient demandé la création d'un service auxiliaire pour pouvoir combattre elles aussi, un refus leur avait été opposé.
Alors, que faisaient-elles durant la guerre ? On le découvre avec une série de photos publiée par La Croix : elles étaient pour la plupart ouvrières dans les usines d'armement, infirmières consolatrices des blessés, paysannes travaillant la terre pour pouvoir nourrir les troupes, marraines de guerre pour remonter le moral des troupes. Il y eut aussi les espionnes, qu'on connaît moins bien. Pourtant, cette tâche était périlleuse. L'une d'entre elles, Louise de Bettignies, fut arrêtée par les Allemands et mourut dans un bagne.
Ces espionnes étaient bien sûr polyglottes, et possédaient des techniques de séduction qui dérangeaient la bonne morale. La Croix cite le cas de la plus célèbre des espionnes de la guerre 14-18 : la pulpeuse Mata Hari, aux poses lascives, pour ne pas dire érotiques, qui se faisait passer pour une danseuse javanaise, et qui travailla longtemps pour les Allemands avant d’être exécutée pour l'exemple par les soldats français, le 15 octobre 1917. On sut plus tard qu'elle était en fait un agent double.
Allemagne-Argentine : la victoire de 14 ?
C'est le « bouquet final » pour cette finale de Coupe du monde Allemagne-Argentine, titre en Une L'Équipe, en clin d'œil aux feux d'artifice qui retentiront un peu partout en France lors de ces festivités du 14 juillet. Pour le quotidien sportif, l'Allemagne est le grand favori de cette vingtième finale de Coupe du monde – on aurait même envie de dire « son » favori, vu les articles dithyrambiques consacrés à la Manschaft ce matin dans ses colonnes. « L'Allemagne est plus pragmatique qu'autrefois », estime le quotidien sportif, et ce grâce au talent de son sélectionneur, Joachim Low, l'homme aux chemises noires qui s'était exclamé en 2012 : « Il ne faut pas briller à tout prix ».
Voilà donc le secret du réalisme allemand, version 2014. Sauf que les Allemands n'ont pas le monopole du réalisme. « L'ironie serait considérable, lit-on encore dans L'Équipe, de voir l'Allemagne et son beau jeu battue par cette Argentine-là, après avoir été elle-même le bourreau de deux des plus belles équipes de l'histoire, la Hongrie en 1954, et les Pays-Bas de 1974 » – et; on aurait envie d'ajouter, de la France en demi-finale de 1982. Mais attention, prévient L'Équipe : en face, « avec le cœur, la discipline, et l'indifférence pour tout ce qui serait séduisant, les Argentins peuvent pousser le favori à l'impatience et la frustration », écrit Vincent Duluc.
Car comme l'écrit pour sa part, Bixente Lizarazu, le consultant de L'Équipe : « L'Allemagne est une grosse machine qui peut tout écraser sur son passage, mais l'Argentine semble savoir comment dérégler les plus belles mécaniques ». Et si l'Allemagne a son Joachim Low, l'Argentine a elle son « jefecito », son petit chef, qui n'est pas l'anti-charismatique Messi, mais plutôt Javier Maschareno. Le milieu argentin n'est certes pas le capitaine, mais « porte littéralement son équipe, c'est lui le leader moral, impressionnant ».
L'Argentine va aussi être portée par 100 000 supporters argentins présents à Rio, dans et autour du stade, pour pousser leur équipe vers la victoire. Rio danse d'ailleurs le Tango, s'amuse L'Équipe. Des Argentins heureux d'être en finale chez leurs rivaux de toujours, les Brésiliens, et qui les narguent dans les campings non loin du stade de Maracana où va se dérouler la finale, avec ce tube de l'été qui dit : « Brasil decime que se siente [Brésil, dis-moi ce que tu sens], A Messi lo vas a ver [Messi tu vas le voir], La copa vas a traer [Il va nous ramener la coupe], Maradona es mas grande que Pelé [Maradona est plus grand que Pelé] ».
Une double, ou même une triple humiliation pour les Brésiliens, encore sévèrement battus hier lors de la petite finale, 3 à 0 par les Pays-Bas, et qui pourraient très bien assister chez eux au troisième sacre du frère ennemi argentin.