Bientôt des drones contre les grèves de mineurs en Afrique

Le conflit social est proche du dénouement dans les mines de platine sud-africaines. Mais les groupes miniers s'équipent de drones anti-manifestations en prévision des prochaines grèves.

Bientôt des drones face aux grévistes dans les mines sud-africaines ? Une société basée à Pretoria (Desert Wolf) vient d'annoncer qu'elle avait vendu un exemplaire de ces engins téléguidés à un groupe minier international et qu'elle était aussi en train de finaliser plusieurs ventes en Afrique du Sud, à des compagnies minières et des sociétés de sécurité privées.

Baptisé Shunk, « putois » en anglais, ce drone est censé repousser les manifestants sans intervention des forces de l'ordre sur le terrain, puisque par définition, l'engin est guidé à distance. Il compte quatre petits canons qui peuvent projeter des armes non létales sur les manifestants : balles en plastiques, munitions au poivre, mais aussi de la peinture pour identifier les manifestants, du rouge pour ceux qui seraient armés, propose le site du fabricant, du bleu pour ceux qui commettraient des actes de vandalisme. Le drone est aussi muni de caméras, de lasers aveuglants et de haut-parleurs pour s'adresser à la foule... Coût de l'engin : 50 000 dollars.

Près de deux ans après les 44 morts de Marikana, la mine de platine sud-africaine, lors des affrontements entre les grévistes et les forces de l'ordre, l'industrie minière, en tout cas sud-africaine, fait donc entrer dans ses dépenses d'équipement des engins anti-grèves d'un nouveau genre. A croire qu'elle se prépare à de nouvelles revendications des mineurs à l'avenir alors même que, dans les mines de platine, elle achève de longues négociations avec les salariés. Mais outre que les lasers et les haut-parleurs sont interdits par la Convention de Genève, ces drones anti-grévistes scandalisent déjà la Confédération internationale des syndicats, qui veut porter le sujet devant les organisations syndicales des mines au niveau mondial.

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