La Colombie, un émergent prometteur

Les Colombiens sont appelés aux urnes ce dimanche pour élire un nouveau président. Le sortant, le centriste, Juan Manuel Santos est donné favori du scrutin. Son engagement pour une paix négociée avec la guérilla des Farc, mais aussi de bons résultats économiques plaident en sa faveur.

La Colombie est apparue cette année dans tous les classements des pays émergents dits prometteurs. Alors que les BRICS sont de plus en plus fragiles et incertains, ce pays de taille moyenne, situé juste au sud du Panama, avec un accès sur le Pacifique et sur l'Atlantique fait figure de nouvel eldorado pour les investisseurs. C'est vrai que la croissance y est forte, supérieure à 4% depuis 2012. Le déficit public, la dette et l'inflation sont maîtrisés. Et les investissements vigoureux. Leur montant a été multiplié par dix depuis 2003.

Le moteur de cette irrésistible ascension, c'est le pétrole. La production a dépassé le cap du million de barils par an en 2013. La Colombie est aujourd'hui en termes de produit intérieur brut la troisième économie d'Amérique du Sud, derrière le Brésil et le Mexique. À relativiser, en termes de richesse par habitant, l'Argentine conserve la troisième place du podium.

Hormis le pétrole quels sont les secteurs en développement ?

La richesse de son sous-sol en minerai, en nickel, en or, en charbon, fait aussi partie de ses atouts. Et de ses points faibles, car la Colombie est par conséquent très exposée à une chute des cours des matières premières. Elle doit encore se diversifier pour parvenir à un développement plus équilibré. La construction, comme dans tous les pays très dépourvus en infrastructures et en plein boum, le tourisme et l'agriculture sont les autres secteurs très dynamiques. On pense bien sûr à la culture de la coca qui alimente le trafic de drogue pour le compte des mafias et de la guérilla.

La cocaïne représente encore 1 à 2 points du produit intérieur brut. Un accord de paix non seulement apporterait une plus grande sécurité, mais aussi permettrait d'en finir avec cette économie informelle. Quand on pense agriculture en Colombie, on pense aussi à une autre de ses richesses agricoles apprécié dans le monde entier, son café arabica qui représente sa troisième source de devises après le pétrole et le charbon.

L'agriculture s'est aussi développée d'une façon plus intensive

En témoigne le succès à l'export d'une PME française, spécialisée dans les machines agricoles. Le chiffre d'affaires de la société picarde CFCAI sur le marché colombien était de 400 000 euros l'année dernière, et il pourrait tripler dès cette année. Il faut savoir que la Colombie est le deuxième exportateur au monde de fleur, derrière les Pays-Bas, une activité destinée essentiellement au marché américain qui a explosé ces vingt dernières années.

Mais tout n'est pas rose dans cette Colombie en route vers la paix. Les agriculteurs subissent le contrecoup des accords de libre-échange passés avec les États-Unis et l'Europe. Soumis à une forte concurrence des produits importés, à la volatilité des cours, les paysans se sont appauvris et ont violemment manifesté leur mécontentement le mois dernier pour exiger une réforme agraire.
 



♦ En bref dans l'actualité économique :

La Turquie a commencé à exporter du pétrole en provenance du Kurdistan irakien

Le ministre de l'Energie turc a confirmé ce vendredi 23 mai qu'une première livraison est partie la nuit dernière du port turc de Ceyhan. La gestion de la rentre pétrolière du Kurdistan irakien échappe donc au contrôle de Bagdad, conformément à ce que souhaite Erbil voulant traiter directement avec les compagnies étrangères. Cette annonce pourrait provoquer un regain de tension entre les Kurdes d'Irak et le pouvoir central.

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