Dix-huit jours après avoir été la cible d’un attentat d’une ampleur sans précédent au Nigeria, attentat qui avait fait soixante-quinze morts et deux cents blessés, la gare routière de Nyanya en périphérie d’Abuja, la capitale fédérale, a de nouveau été dévastée par une bombe.
Sur le site internet du journal nigérian Vanguard, c’est un vrai chaos qui apparait sur la photo de la scène de l’attentat. Flammes, débris jonchant le sol et, au premier plan, une dizaine de corps ensanglantés étendus en désordre sur la chaussée. Vanguard raconte.
L’explosion a été déclenchée alors que des travailleurs et des résidents qui étaient venus pour les célébrations du 1er mai retournaient chez eux. Le journal précise que l’attaque terroriste s’est produite dans la partie du terminal routier opposée à celle où avait eu lieu le précédent attentat. Un témoin affirme à Vanguard qu’il s’agissait d’une « voiture piégée ». Un autre qu’il a vu « vingt corps » sur la scène de crime.
A l’hôpital général d’Asokoro, on comptait hier soir dix-sept corps, dénombre le quotidien nigérian. Des médecins ont été immédiatement appelés chez eux par l’hôpital pour venir en aide aux victimes. Ce qui fut fait non sans mal, la circulation ayant été coupée par les autorités aux abords du terminal. En raison du premier mai, la plupart des médecins de l’hôpital ne travaillaient pas hier.
Quels sont les auteurs de ce nouveau carnage à Abuja ? Le quotidien nigérian se garde, pour l’heure, de répondre à cette question, mais il rappelle que Boko Haram avait précédemment « organisé des attaques » à Abuja, que la plupart commises par le groupe islamiste l’ont été dans la « zone géo-politique du nord-est » du Nigeria, plus particulièrement dans les Etats de Borno, Yobe et Andamawa, et que l’attentat du 14 avril dernier « a fait naître les craintes que ses militants pourraient être en train d’essayer d’étendre leur zone d’opération ».
Burundi : piège en transit
L’opposant burundais Alexis Sinduhije a été interpellé alors qu’il se trouvait en transit à l’aéroport de Bruxelles. La nouvelle est en ligne sur le site burundais Iwacu, qui précise que le président du parti le Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD), aurait atterri sur le sol belge en provenance de « Nairobi ». Iwacu rappelle que les activités du MSD avaient été suspendues pour quatre mois et qu’Alexis Sinduhije était sous le coup d’un mandat d’arrêt lancé par le parquet général à Bujumbura. A noter que, tôt ce matin, le site burundais publiait déjà plus de quatre-vingts commentaires dans un forum ouvert sur la nouvelle de l’interpellation d’Alexis Sinduhije à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem. Une vraie avalanche.
Côte d’Ivoire : si le grain – de Blé – ne meurt
En Côte d’Ivoire, c’est surtout Charles Blé Goudé qui est à la Une de la presse quotidienne ce matin. Conformément à la procédure, la « conférence de mise en état » s’est tenue hier à la CPI, la Cour pénale internationale, dans le cadre des poursuites à l’encontre de Charles Blé Goudé, l’ancien leader des « Jeunes Patriotes », proche de l’ex-président Laurent Gbagbo. L’audience a duré cinquante-deux minutes.
Et ce matin, pas moins de dix quotidiens ivoiriens évoquent en une cette audience ou affichent la trombine de l’ex « général de la rue ».
Le journal indépendant Soir Info lance ainsi que Fatou Bensouda, procureur de la CPI, « accepte un arrangement pour Blé Goudé ».
Le quotidien L’Inter, qui appartient au même groupe de presse que Soir Info, note en effet en une que Blé Goudé a notamment été déclaré « indigent ».
Dans la presse dite « bleue », c’est-à-dire celle qui est proche de Laurent Gbagbo, on en pavoiserait presque.
Témoin Le Temps, qui estime que Blé Goudé a remporté une « grande victoire ».
Témoin Le Quotidien d’Abidjan, qui se réjouit que Blé Goudé ait « fait fuir Bensouda ».
Ou encore Le Nouveau Courrier, qui a trouvé Charles Blé Goudé « serein » hier à La Haye, même si l’intéressé n’a pas pris la parole durant l’audience. Et qui observe que l’avocat de Blé Goudé a « tap(é) du poing sur la table » en martelant que son client ne voulait pas « moisir en prison ».