Le jus d'orange coté à New York a battu un record de deux ans cette semaine. Les orangers de Floride, au sud-est des États-Unis, sont contaminés par une bactérie, transmise par un moucheron. Cette maladie du dragon jaune ou « greening » est un vrai fléau : les fruits flétrissent, prennent un goût amer et tombent prématurément. Le mal menace une filière qui pèse 9 milliards de dollars rien qu'en Floride, et il progresse d'année en année malgré les pesticides.
Cette année, le département américain à l'Agriculture a revu quatre fois la production d'oranges à la baisse : 110 millions de caisses d'orange contre 133 millions l'an dernier, quasiment un cinquième de production en moins. La récolte d'agrumes sera la plus petite depuis 29 ans, depuis le gel destructeur de 1985. La Floride est le premier fournisseur mondial de jus d'orange, avec les trois quarts du marché international ; elle est le deuxième producteur d'oranges derrière le Brésil, où cette fois les vergers ont souffert de la sécheresse. C'est pourquoi le cours du jus d'orange concentré congelé, coté à la Bourse de New York, a gagné 17 % depuis janvier et donc battu un record de deux ans cette semaine, à 1,67 dollar la livre.
Les prix auraient même dû grimper davantage si les Américains n'avaient pas ralenti leur consommation de jus d'orange : ils optent de plus en plus pour les sodas hypocaloriques et les eaux aromatisées. Les fidèles du jus d'orange le matin constateront tout de même une inflation du petit déjeuner dans les mois qui viennent. D'autant que le prix du café a lui aussi battu un record cette semaine : le cours de l'arabica a doublé depuis le début de l'année. Et que le prix du sucre repart à la hausse, autre effet de la sécheresse brésilienne.