Le soja, nouvelle graine de discorde entre la Chine et le Japon

La Chine vient d'arrêter trois salariés de Marubeni, la maison de négoce japonaise, qui fournit la majeure partie du soja à la Chine.

Le soja est devenu une nouvelle graine de discorde entre la Chine et le Japon. Trois salariés de la grande maison de négoce japonaise Marubeni viennent d'être arrêtés en Chine. Motif avancé par Pékin : le fournisseur japonais aurait lésé les douanes chinoises sur ses cargaisons de soja. L'occasion était trop bonne pour Pékin, furieuse de l'hommage du Premier ministre nippon aux criminels de guerre japonais à Yasukuni, de sévir contre une entreprise japonaise. D'autant que le soja est un autre sujet très sensible en Chine. La Chine a besoin des deux tiers du soja qui s'exporte. Depuis quelques années, elle craint les périodes de soudure entre les récoltes d'Amérique du Nord et d'Amérique du Sud, alors elle commande encore plus de soja que d'habitude. Mais cette année elle en a vraiment commandé trop.

Les usines qui transforment les graines en huile et en tourteaux sont incapables de tout absorber : avec la raréfaction du crédit en Chine, beaucoup n'ont pas les liquidités pour payer un soja qui est devenu 14% plus cher depuis janvier. D'autant que la demande de soja pour les poulets chinois s'est effondrée avec la nouvelle crise de grippe aviaire dans le pays. Du coup, les acheteurs chinois de soja font défaut ; ils refusent de prendre livraison des cargaisons. Jusqu'à 20 bateaux de 60 000 tonnes seraient concernés, dont quelques-uns ont même été retournés à l'envoyeur, aux États-Unis ! La société de négoce japonaise Marubeni est en première ligne. C'est le premier affréteur de soja vers la Chine. Ses salariés arrêtés paient à la fois la mauvaise conjoncture du soja en Chine et le durcissement des relations entre Tokyo et Pékin.

Partager :