A la Une : Ebola, une épidémie sans précédent en Afrique de l’Ouest

 

Déclaration alarmante hier de l’organisation Médecins sans frontières, MSF, reprise par de nombreux médias du continent. Le site Afrik.com répercute les propos du coordinateur de MSF à Conakry, Mariano Lugli : « nous sommes confrontés à une épidémie d’une ampleur encore jamais vue, affirme-t-il, par la répartition du nombre de cas sur le territoire, avec plusieurs villes touchées dans le sud du pays, épicentre de l’épidémie, ainsi que la capitale Conakry. » Afrik.com qui constate que « depuis l’arrivée du virus en Guinée Conakry, toute la région de l’Afrique de l’ouest est en alerte. Désormais on craint une contagion de la maladie dans toute la zone. Le Sénégal a déjà pris ses dispositions en fermant ses frontières avec la Guinée. La menace il faut dire est sérieuse. Des cas de fièvre Ebola ont été confirmés également au Liberia. Et l’organisation mondiale a prévenu que les pays de l’Afrique de l’ouest n’auront pas les moyens de faire face à la maladie s’il y a contagion. »

Les propos du chef de division Prévention et lutte contre la maladie du ministère guinéen de la Santé, le docteur Sakoba Keita, ne sont guère rassurants non plus… C’est le site Guinée News qui les rapporte : « pas de nouveau cas signalé durant les 24 dernières heures, affirme le médecin. Cependant, le nombre de morts des suites de virus de fièvre Ebola sur le territoire national, atteint désormais 80 sur 122 cas recensés. Et dimanche, il y a eu deux morts à Conakry. »

Hier lundi 31 mars, le ministre guinéen de la Communication est passé à l’offensive, rapporte TamTam Guinée, autre site d’information guinéen : « la communication est l’arme fatale pour éradiquer cette fièvre », affirme-t-il, « avant d’exhorter les médias à véhiculer des messages de sensibilisation et de vraies informations sur l’évolution du virus Ebola. (…) Le danger que nous courons, a poursuivi le ministre, tient au fait que cette pandémie n’a ni vaccin, ni remède. La seule solution à notre portée est la prévention à travers la sensibilisation massive. Et le ministre de la Communication est allé plus loin, note cette foisGuinée Conakry Infos, en invitant les journalistes à ne plus relayer les informations selon lesquelles “l’oignon pourrait guérir la fièvre Ebola”. Abondant dans le même sens, le ministre de la santé a exhorté les uns et les autres à aller comme toujours à la source pour recueillir les informations scientifiques susceptibles d’être véhiculées. »

Propagation ?

Dans les pays voisin, on s’inquiète… « Le gouvernement ivoirien confirme 2 cas suspects à Toulépleu, ville frontalière avec le Liberia », rapporte le quotidien L’Intelligent à Abidjan. Des analyses sont en cours pour savoir s’il s’agit bien d’Ebola.

Et puis au Sénégal, face à l’urgence, « le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) et le gouvernement ont signé, hier, un protocole d’accord, annonce le quotidien Walfadjri, mettant ainsi fin à deux mois de perturbations dans les structures de santé. Et pour expliquer cet accord, le Sames évoque des “raisons humanitaires” avec le virus Ebola qui frappe aux portes du Sénégal. » Commentaire de Walfadjri : « au risque d’être cynique, force est de reconnaître qu’il y a du bon à avoir le virus Ebola aux portes du Sénégal. S’il fait trembler toute la sous-région ouest-africaine, il a grandement contribué à mettre un terme à la grève des médecins. Après deux mois de perturbations, le système sanitaire va donc pouvoir retrouver le calme. »

Et se consacrer pleinement à la lutte contre la maladie, donc, car comme le souligne Le Pays au Burkina, « ce serait une erreur monumentale de croire qu’un mal peut rester confiné dans une région donnée. N’est-ce pas trop demander à un Africain, s’interroge Le Pays, que de lui interdire de toucher au cadavre d’un proche mort de fièvre hémorragique au motif de prévenir la fièvre Ebola ? Question à mille inconnues si l’on sait qu’en règle générale, les patients, en Afrique, succombent le plus souvent dans les bras de leurs proches qui ne s’embarrassent pas de savoir si le mal qui les endeuille est contagieux ou pas. A ces facteurs socioculturels, poursuit Le Pays, s’ajoute la sempiternelle question de l’insalubrité des capitales africaines qui ressemblent plus à des zoos qu’à des villes. Toutes choses qui sont propices à la propagation du virus. C’est dire à quel point le mal est profond et mérite une réelle prise de conscience doublée d’une solidarité à l’échelle mondiale, relève le quotidien burkinabé. Cela dit, il faudra que les Occidentaux se secouent en prenant la mesure du péril pendant qu’il est encore temps. Car ce serait une erreur monumentale de croire, dans ce monde globalisé, qu’un mal peut rester confiné dans une région donnée alors que les hommes sont constamment en mouvement. Il faut agir vite, prévient Le Pays, car, comme dirait l’autre, ça n’arrive pas qu’aux autres. »

 

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