Le trou dans les comptes publics s'est encore creusé, et plus profondément que ce que prévoyait le gouvernement. Le déficit représente maintenant 4,3 % du produit intérieur brut selon les chiffres publiés ce matin par l'Insee - l'objectif du gouvernement était de 4,1 %. Le retour à un déficit contenu dans les 3 % pour l'année prochaine, comme Paris s'y est engagé auprès de la commission européenne, semble aujourd'hui totalement hors de portée.
Pour assainir les comptes publics, le gouvernement n'a pas tellement touché aux dépenses, il a préféré accroitre la pression fiscale. Mais les efforts importants demandés aux Français avec l'augmentation des taxes et des impôts n'ont pas servi à grand-chose, car quand l'activité économique est en panne, comme c'est le cas en France depuis 2012, l'argent ne rentre pas dans les caisses de l'État. Or l'activité des entreprises est aujourd'hui asphyxiée.
D'après les chiffres publiés ce matin par l'Insee, les investissements des entreprises ont continué à reculer l'année dernière
De -2,3 %. C'est un repli encore plus net qu'en 2012. Sans même penser à dépenser pour innover, les entreprises n'ont parfois même plus les moyens de renouveler leurs outils, machines, ou autres, car leurs marges ont rétréci comme peau de chagrin. Le taux de marge des entreprises françaises est le plus faible d'Europe. Dans un contexte aussi déprimé, faire baisser le chômage, l'engagement essentiel du président Hollande, est de plus en plus apparu comme une mission impossible.
Le chiffre mensuel du chômage tombé entre les deux tours des élections municipales a confirmé le fiasco du gouvernement. En février le chômage a encore augmenté, pour le quatrième mois consécutif. Non seulement l'inversion de la courbe promise pour 2013 n'a toujours pas eu lieu, mais la cohorte des sans emploi grossit de jour en jour. Le traitement social du chômage, c'est-à-dire les 100 000 emplois d'avenir subventionnés par l'État en 2013 ont légèrement amélioré la situation des jeunes, mais n'ont pas suffi à faire plier l'irrésistible montée du chômage.
Le gouvernement mise aujourd'hui sur le pacte de responsabilité pour relancer l'activité
Pas de croissance, pas d'argent dans les caisses, le gouvernement a fini par se convertir à la politique de l'offre, en décidant de soulager les entreprises d’une partie des cotisations patronales. Qui dit moins de charges, dit plus de marges. Voilà qui donnerait un peu d'air pour reprendre les investissements, et donc par extension pour embaucher.
C'est le pari du pacte de responsabilité, il doit encore être paraphé par les partenaires sociaux, puis présenté au parlement dans les deux semaines qui viennent. Mais après cette lourde défaite, le président Hollande n'est pas sûr d'avoir une majorité suffisante à l'assemblée pour valider la réforme. Les écologistes menacent déjà de ne pas la voter.