La Côte d'Ivoire maintient un prix élevé au planteur de cacao

La « petite » récolte de cacao démarre en avril en Côte d'Ivoire. Le gouvernement a reconduit le prix minimum, pour encourager les planteurs.

Bonne nouvelle pour les paysans de Côte d'Ivoire ! Pour la petite récolte de cacao, qui débute en avril, le gouvernement ivoirien maintient le même niveau de prix au producteur que pour la récolte principale qui s'achève : 750 francs CFA (1 euro 14) le kilo de fèves.
D'ordinaire, le paysan doit accepter une baisse du prix bord champ pour cette deuxième récolte, secondaire en quantité mais aussi en qualité, les fèves étant plus petites. L'an dernier encore, le prix imposé par les autorités avait chuté de 725 à 700 francs CFA.

Cette année, les planteurs vont bénéficier de 750 francs CFA le kilo pendant toute la durée de la campagne. Ce bon niveau de rémunération a déjà permis de fidéliser les paysans ivoiriens, alors qu'ils avaient tendance à écouler leur production à un meilleur prix au Ghana, ou à déserter les plantations de cacaoyer pour l'hévéa, plus rentable. La petite récolte ivoirienne devrait même être la deuxième plus abondante en dix ans, avec l'aide il est vrai des pluies des dernières semaines.

Le redressement de la production de Côte d’Ivoire, 35 % du cacao mondial, est nécessaire, la planète réclame tant de chocolat qu'on prédit un nouveau déficit de fèves cette année. C'est ce qui a valu aux prix mondiaux du cacao de renouer ce mois-ci avec des niveaux qu'on n'avait pas vus depuis deux ans et demi : près de 1900 livres sterling la tonne à la bourse de Londres.

Cette embellie des cours permet à la bourse d'Abidjan appelée aussi la « messagerie » de mettre la production ivoirienne aux enchères à des niveaux de prix confortables. Ce qui finance en retour un bon prix au planteur cette année. Les exportateurs ne sont pas perdants puisqu'ils couvrent leurs achats sur les marchés à terme de Londres et de New York. Depuis l'an dernier, c'est plutôt l'Etat ivoirien qui finance le coup de pouce aux producteurs. Si le secteur privé verse un prix bord champ* plus généreux, c'est que le Conseil ivoirien du café et du cacao a consenti à baisser les taxes sur les exportations.

* Prix à la sortie du champ

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