Le fils de l’ex-guide libyen a été extradé du Niger, où il vivait en résidence surveillée depuis la chute du colonel Kadhafi.
Saadi Kadhafi est « comme un bouc émissaire », lance Fasozine. Après avoir campé le décor, autrement dit le « contexte sécuritaire dominé par les incursions des groupes islamistes armés à travers la longue frontière que partage le Niger avec la Libye », le confrère burkinabé estime que l’extradition de Saadi Kadhafi « apparaît clairement comme la monnaie d’échange autour d’intérêts bien compris de part et d’autre ».
Résultat, Saadi Kadhafi serait « en danger de mort », s’alarme Afrik.com. Le site africain d’informations en ligne rapporte les prises de position d’un collectif d’organisations de défense des droits de l’homme au Niger, selon lequel la Libye est un « non-Etat sans aucune sécurité ».
Pourquoi cette extradition alors que le Niger s’y était longtemps refusé ? « Toutes les spéculations sont permises », estime Guinée Conakry Info, qui pose la question, mais qui n’y répond tout simplement pas. L’incompréhension du site Internet guinéen est d’autant plus vaste que le moment choisi par les autorités nigériennes pour extrader Saadi Kadhafi « ne semble pas approprié », souligne le confrère. En effet, insiste Guinée Conakry Info, compte tenu du « climat de chaos et d’anarchie » régnant aujourd’hui en Libye, les conditions de ce procès équitables sont « certainement loin d’être réunies ».
Alors, oui, pourquoi cette extradition ? Elle intervient « le jour de l’ouverture, à Rome, de la conférence internationale sur la Libye, à laquelle le Niger participe », souligne en France le quotidien Libération. Qui rappelle qu’en février 2012, Saadi Kadhafi avait déclaré à la chaîne Al-Arabiya « qu’un soulèvement se préparait et qu’il était prêt à revenir en Libye ». Mais cette extradition n’est qu’un « succès symbolique » pour les autorités centrales de Tripoli, modère Libération, car elle arrive « peut-être trop tard (…), alors que la situation continue de se dégrader » en Libye.
Cameroun : meurtre mystérieux à Yaoundé
C’est dans Libération que désormais en France, l’ex-prisonnier français d’origine camerounaise relate ses dix-sept ans passés dans le sous-sol du secrétariat d’Etat à la défense à Yaoundé. Michel Thierry Atangana dénonce « l’acharnement du régime de Paul Biya » à son encontre et rend hommage au président français François Hollande. « Sans lui, je ne serais pas vivant aujourd’hui. Mais je n’oublie pas que pendant les douze premières années de ma détention, je n’ai bénéficié d’aucune protection consulaire. Pourtant, je suis bien français, et c’est même ma seule nationalité », dit-il dans Libération.
Le quotidien revient également sur le cas de Christiane Soppo, retrouvée assassinée fin janvier à Yaoundé. « L’enquête est en cours, mais au Cameroun, personne ne semble douter des motifs politiques de ce meurtre, énonce le journal français. Car pendant vingt-cinq ans, Christiane Soppo a été la secrétaire particulière de Marafa Hamidou Yaya », qui, comme Titus Edzoa, libéré en même temps que Michel Thierry Atengana, fut aussi secrétaire général à la présidence, rappelle Libération.
Côte d’Ivoire : sollicitudes civiles
En Côte d’Ivoire, la Convention de la société civile a des soucis. Vendredi dernier, un « déploiement policier » est intervenu lors d’un séminaire de cette ONG dans le quartier de Cocody à Abidjan, rapporte en France le journal L’Humanité. « Profitant de la confusion qui régnait dans les organisations syndicales, dont certaines ont été décapitées par la répression qui a suivi l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir, écrit le quotidien communiste, le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko a tenté d’imposer son propre neveu Sidiki Bakayoko à la tête de la Convention de la société civile ».
Mais dans les colonnes de L’Humanité, une dirigeante de cette Convention réagit : « notre indépendance n’est pas négociable, nous résistons ». Cette personne, dont le quotidien français se garde de révéler le patronyme, « reçoit régulièrement des appels anonymes la menaçant d’arrestation ou même de mort », affirme L’Humanité.
Lequel journal dénonce aussi les « onze mois » passés « derrière les barreaux » par le chanteur de reggae Jah Prince « sans raison consistante », complète L’Humanité. Qui classe ce musicien parmi les artistes « critiques envers le régime » en Côte d’Ivoire.
Foot : il y a loin de la Coupe aux lèvres
Un mot de football pour finir. Le « come-back » deux buts partout, de la Côte d’Ivoire face à la Belgique mercredi soir, 5 mars, alors que les Eléphants étaient menés deux à zéro, mérite des explications. Les Eléphants se sont révoltés dans les vingt dernières minutes pour remonter au score fac aux « Diables rouges ». Mais ils ont en cela été aidés par le « relâchement » de l’équipe belge, admet Fraternité Matin. Et le quotidien gouvernemental ivoirien prévient : la réalité « pourrait être bien différente à la Coupe du Monde ». A bon entendeur.