Polémique sur le partage de l’eau entre Israéliens et Palestiniens

La question du partage de l’eau entre Israéliens et Palestiniens. Un sujet sensible qui a ressurgi récemment dans le débat, à l’occasion de la visite du président du Parlement européen, Martin Schultz, au Proche-Orient.

En abordant la question de l’eau devant les députés israéliens il y a quelques semaines, le président du Parlement européen Martin Schultz ne se doutait pas qu’il allait déclencher la fureur du gouvernement. Accusé de propagande pro-palestinienne, il était sommé de faire des excuses. Qu’avait-il osé dire ? Eh bien, que les Palestiniens avaient 4 fois moins d’eau que les Israéliens. 

Les chiffres cités ne sont peut-être pas tout à fait exacts, mais ils ne sont pas loin de la réalité. Selon la compagnie nationale de l’eau israélienne Mekorot, la consommation d’un Israélien se situe entre 100 et 230 litres par jour. Celle d’un Palestinien varie énormément selon les régions, mais elle est en moyenne de 70 litres par jour, selon plusieurs organisations non gouvernementales.

Le fait est que les Palestiniens n’ont pas le même accès à l’eau que les Israéliens. Pourquoi ? Ils dépendent en grande partie des autorités israéliennes pour l’approvisionnement en eau. Or, selon l’organisation de défense des droits de l’homme B’Tselem, Israël ne fournit pas les quantités nécessaires aux Palestiniens. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a dénoncé récemment le fait que certaines colonies israéliennes monopolisaient une grande partie des ressources au détriment des Palestiniens, obligés d’acheter le précieux liquide par camion-citerne, à des prix exorbitants.

Par ailleurs, il y a beaucoup de déperditions dans l’acheminement de l’eau. En Cisjordanie, les tuyaux abîmés ne sont pas réparés, les installations sont vieillottes. La faute en partie à l’Autorité palestinienne, mais pas seulement. Car pour entretenir ou construire des infrastructures, il faut souvent l’accord d’Israël, qui contrôle 60% de la Cisjordanie.

A Gaza, 90% de l’eau est non potable, car souillée par les eaux usées ou trop salées. Là encore, difficile de construire les installations adéquates dans ce territoire sous blocus israélien, qui reçoit des matériaux de construction au compte-gouttes.
La plupart des Palestiniens se contentent donc de quantité d’eau inférieure à leurs besoins. Et 100 000 d’entre eux ne sont raccordés à aucun réseau d’approvisionnement.

Partager :