Les imprimantes 3D ont d’abord été réservées au design industriel, aux architectes pour concevoir des maquettes. Elles ont même envahi la restauration. On imprime ses pizzas, ses hamburgers et ses gâteaux à la crème, grâce à des encres culinaires. La matière vivante s’imprime aussi, les chercheurs s’en servent pour produire des tissus humains et ensuite les transplanter. Des imprimantes 3D géantes permettront à l’avenir de bâtir des abris, des maisons, des immeubles, facilement et à moindre coût et même une base lunaire, imprimée sur place par les astronautes.
Actuellement, pour plusieurs centaines d’euros, tout de même, vous pouvez avoir sur votre bureau une machine à recopier les objets. Toutes sortes d’objets, qui seront en matière plastique et c’est bien là le problème : le pétrole se raréfie et le plastique pollue. Mais quand on n’a plus de pétrole, il nous reste les idées, celles d’utiliser, par exemple, des céréales pour alimenter en encre son imprimante 3D. Pas directement évidemment, le végétal est d’abord transformé en bioplastique, il est fabriqué en partie ou en totalité avec du blé, du maïs ou de la pomme de terre, qui sont préalablement sélectionnés pour leur richesse en amidon. Ces « agriplastiques », sont 100 % biodégradables, ils se désagrègent naturellement en matière organique et en eau, au contact de micro-organismes, dans des conditions de température, d’humidité et d’oxygénation adéquates.
Techniquement, les bioplastiques s’adaptent sans problème aux spécificités des imprimantes 3D comme le démontrait la machine de la start-up eMotion Tech présentée au Salon de l'agriculture de Paris, qui fabriquait des reproductions de minitracteurs à partir d’un fil de bioplastique fabriqué par la société Vegeplast. Nous assistons peut-être à la naissance d’une nouvelle filière agro-industrielle, dont les débuts sont toutefois modestes, en 2013, la production mondiale de bioplastiques n’excédait pas les 400 000 tonnes, dont 250 000, rien qu’en Europe. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr