A la Une : la controversé « théorie du genre »

Info ou intox ? C’est en tout cas, et a minima, une rumeur selon laquelle une théorie du genre serait enseignée à l’école.

« Théorie du genre », késako ? A grands traits, résume, très didactique, Le Parisien, « le sexe, c’est l’inné. Et le genre, c’est l’acquis : l’éducation, l’environnement, les normes sociales... et les stéréotypes associés à chaque sexe ».

Quand à la rumeur, résume le quotidien, elle s’est bel et bien propagée par affiches et SMS, ces messages envoyés par téléphone, « notamment aux parents de quartiers défavorisés : l’école apprend(rait) aux garçons à devenir des filles ».
Résultat : nombre de parents ont retiré leurs enfants de l’école. Le ministre de l’Education nationale peine à ramener le calme. Et le débat fait rage dans les colonnes des journaux ce matin.

« Le gouvernement dans le piège de la théorie du genre », lance la manchette du journal Le Figaro. Celle de Libération annonce (et dénonce) la « guerre à l’école » ! Et les politiques s’en mêlent. Le parti de droite UMP est « tenté de souffler sur les braises », souligne Le Parisien !

« Théorie du genre » : papa pique et maman coud

Qu’est-ce qui est réellement enseigné sur ce sujet aux enfants ? Depuis la Toussaint, soit depuis un trimestre, donc, le dispositif appelé « les nouveaux ABCD de l’éducation », dispositif qui a été élaboré par les ministères de l’Education nationale et des Droits des femmes, est « expérimenté de la grande section de maternelle au CM2, dans 600 classes de dix académies en France », explique Le Parisien. Objectif : combattre les inégalités hommes-femmes. Mais « la question se pose néanmoins : à force de vouloir gommer les inégalités, ne risque-t-on pas de gommer les sexes ? », énonce le quotidien.

La rumeur ayant fait le reste, Libération se demande : qui a peur, non pas du Grand méchant loup, mais du « grand méchant genre » ? Réponse du journal : « tous ceux qui ne supportent pas qu’on questionne les rôles des hommes et des femmes dans la société (…). Bref, tous ceux qui ne souffrent pas qu’on remette en cause la norme ».

Après avoir expliqué que la rumeur n’est qu’un ramassis « d’élucubrations » agité par une « poignée de rouges-bruns de l’ère numérique », le journal s’en prend au ministre de l’Education nationale. Lequel a déclaré : « La théorie du genre, je la refuse».

Que n’avait dit Vincent Peillon ?... Libération lui reproche de s’être empressé « de rassurer quelques citoyens pris de terreur face à un spectre imaginaire ».

Et pendant ce temps, donc, la droite parlementaire s’empare du sujet. « L’UMP, il est vrai, a tenté de s’engouffrer dans la brèche pour mettre le gouvernement dans l’embarras », constate Le Parisien. Et ce matin, Le Figaro souligne que la « polémique » sur la théorie du genre « prend de l’ampleur » et qu’elle « n’en finit plus d’empoisonner le gouvernement », que le journal accuse d’être, dans cette affaire, un « pompier-pyromane ». Le quotidien se souvient qu'à son arrivée à l'Éducation nationale, Vincent Peillon avait défini ainsi sa mission : « Arracher l'enfant à tous les déterminismes ». Or, affirme Le Figaro, le premier qu'il mettait en cause était « la famille ». D’où cette question du journal : « Et il voudrait aujourd'hui que les parents lui fassent confiance ? »... On devine la réponse du Figaro.

Sarko : le point de non-retour

Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy continue d’effectuer son retour. Lors d’un déplacement en Charente-Maritime, dans l’Ouest de la France, hier, l’ancien président a pris la parole pour adresser aux Français une de ces « cartes postales », comme on les appelle dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, et « qui font mouche auprès de la base UMP, qui reste attachée au culte du chef », énonce Le Monde.

Ces sorties médiatisées de Nicolas Sarkozy, Libération les appelle son « reality-show ». Et le journal en décortique la mise en scène : « une improvisation détendue, quoique légèrement surjouée, autour de son inéluctable retour. Sans cesse suggéré, jamais confirmé. L’occasion, surtout, de dire du bien de lui-même. Il aime tant ça », ironise Libé.

Dieudonné : quenelle syndicale

Dans ce journal également, revoilà la quenelle de Dieudonné. Libération, en effet, publie une photo qui promet de faire du bruit. Prise le 8 novembre 2013 près de Paris, sur un parking de l’aéroport de Roissy, lors d’une grève organisée par le syndicat CGT, cette photo montre plusieurs membres de ce syndicat, toujours présenté comme proche du parti communiste français, effectuer une « quenelle », ce geste controversé de « l’humoriste » Dieudonné, plusieurs fois condamné pour propos antisémites.

Or sur la photo, parmi les syndicalistes faisant la quenelle, se trouve le secrétaire et porte-parole de la CGT Air France. Des syndicalistes qui « ont affiché sur Internet leur soutien à l’« humoriste » Dieudonné, constate Libé. Contactés par le quotidien, les intéressés ont assuré qu’ils n’étaient « ni antisémites ni fans de Dieudonné ». Selon eux, cette photo prise à Roissy n’était qu’un simple « bras d’honneur » lancé par les grévistes à leur direction, déclare dans le journal le secrétaire de la CGT Air France. Libé a tenté de joindre la direction de la CGT pour avoir sa réaction. En vain...

Trierweiler : indian tango

L’ex-compagne du président Hollande se confie au journal Le Parisien Magazine, qui l’a suivie durant son voyage en début de semaine en Inde. Valérie Trierweiler y commente notamment le communiqué de François Hollande samedi dernier, confirmant leur rupture. Etant rappelé que, laconique, ce texte ne comportait que dix-huit mots, « l’ex-première dame » soupire : « Dix-huit mots, presque un par mois passé ensemble depuis son élection ». Pour autant, celle qui fut « première dame » de France pendant ce peu de temps passé à l’Elysée affirme être « plus dans la déception que dans la colère », et confesse qu’elle « n'exclut pas d'écrire un livre... ».

Cavanna : ciao rital !

Loupe en monocle, regard faussement sévère, François Cavanna est en une de Libération. Fondateur de Hara-Kiri et de Charlie Hebdo, l’écrivain et journaliste est mort mercredi près de Paris, à l’âge de 90 ans. A l’image des journaux qu’il a créés, on n’hésite guère à savoir si Cavanna était « Bête et méchant » ou intelligent et gentil, souligne Libé, mais il était « toujours drôle, au moins dans l’intention ».

Cavanna est mort « et ce n’est pas drôle », soupire L’Humanité, qui lui adresse un très italien « ciao » ce matin, en hommage aux origines paternelles du disparu, auteur, du reste, d’un livre à succès au début des années 1980, intitulé tout simplement « Les Ritals ».

Ce qui fait dire au journal Le Monde que Cavanna était un écrivain « de talent, perpétuellement insurgé, (et qu’il) était demeuré un jeune homme ». A quatre-vingt dix ans, tout le monde ne peut en dire autant..

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