(Reportage d'Igor Strauss).
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Jusqu’en 1992, tous les enfants des rues de Manille, surpris pendant le couvre feu, de 22 h à 5 h du matin, étaient transférés à la prison de Manille. Des enfants n’ayant commis aucun délit se retrouvaient ainsi en cellule avec des adultes criminels. Face à cette situation insoutenable, la Fondation Virlanie, qui s’occupe des enfants des rues de Manille, finance avec l’aide des amis de sœurs Emmanuelle, le RAC, Reception Action Center. A l’intérieur du RAC, véritable prison qui n’en porte pourtant pas le nom, il n’y a que 2 cellules, une pour les garçons, une pour les filles et les bébés, dans lesquelles s’entassent des centaines d’enfants à même le sol. Enfants des rues, jeunes prostituées, enfants handicapés physiques ou mentaux abandonnés par leurs familles, le RAC est vite débordé par le nombre grandissant de détenus. Tous ces enfants restent enfermés jusqu’à ce que des membres de leur famille les réclament. Mais la plupart ne le font pas, ignorant même l’existence de ce centre. Du coup, des enfants des rues victimes du couvre feu se retrouvent enfermés des mois, dans des conditions inhumaines. Violences, viols, maladies en tous genres, sont le quotidien de ces mineurs parfois âgés d’à peine 3-4 ans. Et depuis peu, des familles pauvres, des victimes du typhon Hayan ont également investi volontairement la cour de ce centre pour mineurs. Cour des miracles ou véritable enfer, Igor Strauss a pu visiter le lieu.
(Reportage d'Igor Strauss).