Ce jeudi s’ouvre à Addis-Abeba, le sommet panafricain autour du thème : l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique. Un enjeu vital pour le continent qui reste encore dépendant du reste du monde.
« A ce titre, relèveLe Pays au Burkina, l’UA a décidé d’inciter tous ses Etats membres à tenir leur engagement en consacrant 10% de leurs budgets nationaux à l’agriculture. L’un des enjeux majeurs de ce sommet est de remettre la révolution verte au cœur des préoccupations fondamentales, en vue d’éradiquer la faim et la malnutrition. Evidemment, s’exclame Le Pays, il faut relancer l’agriculture africaine pour réussir la révolution agricole continentale. » En effet, précise le quotidien burkinabé, l’Afrique « est le continent des crises alimentaires récurrentes, le continent où les produits alimentaires de base restent inabordables pour les populations. En vérité, la quasi-totalité des Etats du continent continuent de dépendre étroitement de l’aide alimentaire internationale, quand ils ne réduisent pas tout simplement leur politique agricole à des appels répétés à la générosité internationale. Pourtant, estime encore Le Pays, avec ses immenses ressources naturelles et agricoles, le secteur de l’agriculture pourrait assurer un réel décollage du continent africain. »
En dehors de ce thème principal de l’agriculture, ce 22e sommet de l’UA sera rattrapé comme à l’accoutumée, « par l’actualité brûlante », notre pour sa part L’Observateur Paalga, toujours au Burkina. « Il est presque sûr qu’il y aura au menu la Centrafrique, le Soudan du Sud et, dans une moindre mesure, le Mali. Le nord de l’Afrique sera aussi sur la table, avec ces Printemps arabes qui ont viré à l’automne pour la plupart, à l’exception de l’embellie en Tunisie, qui vient d’adopter sa nouvelle Constitution. »
Manque de moyens…
L’Observateur Paalga qui pointe par ailleurs les difficultés financières de l’Union africaine : « l’Union peine à boucler son budget de fonctionnement, affirme-t-il, et n’a souvent pas les moyens de monter au front, se perdant la plupart du temps en invectives. En effet, seulement 40% du budget de l’institution est assuré par les Etats membres. Les gros contributeurs restent le Nigeria, l’Algérie, la Libye, l’Afrique du Sud et l’Egypte. Les 60% restants proviennent de l’Union européenne, de la Banque mondiale, du Japon, de l’Italie, de l’Inde et de la Chine. Pour la petite histoire, relève L’Observateur, le nouveau siège de l’Union a été gracieusement construit par le dernier-cité, à savoir la Chine. Avouons que c’est un peu gênant ! »
Et puis, deux chefs d’Etat seront particulièrement à l’honneur ce jeudi à Addis-Abeba, relève La Gazette de la Grande Ile à Madagascar… La tradition veut en effet que « chaque nouveau chef d’Etat qui participe pour la première fois à un sommet de l’UA est invité à se tenir debout par le président de séance. Son entrée dans le club est accueillie par des applaudissements nourris mêlés de cris enthousiastes. L’assistance saluera ainsi, relève La Gazette, la réintégration de Madagascar dans la grande famille africaine, après cinq ans d’absence pour cause de suspension. Hery Rajaonarimampianina sera applaudi et même ovationné par l’assistance. » De même que « Catherine Samba-Panza, nouvelle présidente de la Centrafrique. Car les femmes chefs d’Etat sont rares en Afrique, relève le quotidien malgache, et leur avènement est toujours salué au sommet de l’Union africaine par des ovations monstres et presque interminables. Il en était ainsi en 2005 avec Ellen Johnson Sirleaf (présidente du Libéria) et en 2012 avec Joyce Banda (qui préside le Malawi). »
Opération ratée ?
Enfin, dans la presse française cette fois, à signaler ce dossier de Libération consacré à la Centrafrique, un dossier très critique… « Sangaris : les erreurs de la guerre », titre Libération. « Paris misait sur une action choc et rapide en Centrafrique, relève le journal. Mais la résistance de la Seleka, la soif de vengeance des chrétiens et le rôle du Tchad ont été mal anticipés. » Et, « à la différence du Mali, où l’armée française avait enregistré des succès décisifs en quelques semaines, l’intervention en Centrafrique a été suivie par une forte dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire, note encore Libération. Une réalité gênante qui interroge sur la conception de cette opération militaire, sur sa gestion à l’échelon politique et, plus généralement, sur la politique africaine de la France. »
Finalement, commente le quotidien français, « la France n’a jamais quitté la Centrafrique. La décolonisation puis l’indépendance formelle en 1960 de ce pays immense et immensément pauvre n’ont rien changé aux ingérences et interventions françaises à répétition. Le bilan de ces quarante-cinq ans d’ingérences est calamiteux. La RCA est toujours aussi pauvre ; sans Etat, sans armée, sans routes ni écoles. Le pays est plus divisé que jamais entre ethnies et confessions, et la vie démocratique inexistante. »