La vague de froid aux Etats-Unis revigore les prix des matières premières. A commencer par les prix du gaz, auquel se chauffe la moitié des foyers américains, et qui sert à fabriquer le tiers de l'électricité dans le pays. Les prix à court terme du gaz ont atteint à New York des niveaux qu'on n'avait plus vus depuis le milieu des années 1990. Le gaz ne manque pourtant pas aux Etats-Unis, berceau de la révolution des gaz de schiste, mais les gazoducs ne suffisent pas à déplacer en quantités suffisantes le combustible vers la côte Est, région parmi les plus touchées par le froid. Les prix du fuel ont également profité de la chute des températures, et donc les cours mondiaux du pétrole, qui avaient pourtant tendance à se replier en vue d'un retour à la normale de la production libyenne.
Le gel dans les plaines céréalières, qui ne sont pas protégées par un manteau neigeux, menacerait encore 5% de la production de blé d'hiver aux Etats-Unis, premier exportateur mondial. Les cours de la céréale, qui avaient plutôt tendance à s'endormir étant donné l'état confortable des stocks mondiaux, sont repartis à la hausse. Tout comme les cours du boeuf sur pied, qui ont battu de nouveaux records, l'état des routes empêchant les livraisons aux abattoirs, qui n'ont plus de stock après les fêtes. Pendant ce temps, il faut nourrir davantage le bétail pour qu'il supporte le froid, d'où la hausse des cours du tourteau de soja. Plus de peur que de mal en revanche dans les vergers de Floride, le gel a baissé en intensité dans la nuit de mardi à mercredi, hier les cours du jus d'orange sont redescendus de leur sommet de lundi, le coup de froid aura au bout du compte donné plus de saveur aux oranges !