A la Une : nouvel épisode dans la bataille du travail du dimanche

 

Avec la remise ce lundi au Premier ministre du rapport de Jean-Paul Bailly sur cette délicate question du travail dominical. Pas de grande surprise à attendre, les journaux ont déjà pris connaissance des dispositions préconisées par l’ancien patron de la Poste. Comme le relève Le Parisien, « le rapport Bailly devrait être un modèle d’équilibrisme. D’un côté, il refuserait d’étendre à d’autres secteurs les dérogations dont bénéficient l’ameublement ou les jardineries, sauf, à titre provisoire, pour le bricolage. Mais il recommanderait de passer de cinq à douze par an le nombre d’ouvertures autorisées le dimanche, de remplacer les zones touristiques et les Puce – périmètre à usage de consommation exceptionnel – par un seul type de zone et enfin de soumettre les contreparties accordées aux salariés – repos compensateurs, majoration salariale… – à des accords collectifs. »

Commentaire du Parisien : « pas de révolution, mais juste un toilettage. Tant mieux pour les partisans du sacro-saint repos dominical. Tant pis pour tous ceux qui en soulignent les archaïsmes ou les absurdités. »

Pour La Croix, le débat est simple : « il n’y a pas d’argument probant en faveur de l’ouverture des magasins le dimanche. Sauf le cas particulier des achats des touristes étrangers, cela ne crée pas un surcroît d’activité et d’emploi. Les consommateurs apprécient certes cette commodité mais ils le reconnaissent à une très large majorité : ils ne souhaiteraient pas travailler eux-mêmes le dimanche… »

Bref, pour le quotidien catholique, « le dimanche est un temps pour le repos, un temps pour la famille et pour l’amitié, un temps préservé de la pression mercantile. Pour les chrétiens, il demeure ce jour du Seigneur où les communautés se rassemblent. »

Les Echos ne sont pas d’accord… « Le jour du Seigneur est devenu le jour du peigneur de girafe. (…) C’était donc une bonne idée du gouvernement de confier une mission de réflexion sur la question à Jean-Paul Bailly, l’ancien patron de La Poste et de la RATP, habitué au terrain social escarpé. (…) Mais la réflexion ne va pas jusqu’au bout, déplore le quotidien économique, et les changements qu’elle induira ne seront donc pas suffisants. (…) Il n’y aura que des exceptions, définies avec des critères fatalement discutables. Une solution plus durable, estiment Les Echos, aurait consisté à faire confiance au dialogue social jusqu’au bout, en laissant les partenaires sociaux se mettre ou non d’accord, dans un périmètre délimité par la loi. »

En effet, renchérit Le Figaro : « travail dominical : vers une réforme a minima. (…) Jean-Marc Ayrault doit annoncer ce matin, croit savoir le journal, une loi encadrant plus strictement les ouvertures de commerce le dimanche et renforçant les avantages accordés aux salariés volontaires. » Pour autant, déplore le quotidien d’opposition, « il n’est pas question pour le gouvernement de libéraliser le travail dominical. » Pour Le Figaro, « trois principes devraient être posés. Le premier pour que l’autorisation dominicale soit négociée localement, en fonction du contexte et des besoins. Le deuxième pour que le volontariat des salariés soit une règle intangible. Le troisième pour que le versement de compensations salariales soit obligatoire. L’enjeu économique est important, conclut Le Figaro. Le gouvernement ne devra donc pas se cacher derrière les joutes parlementaires prévisibles pour se défausser, et ne rien faire. »

Dans l’ombre de son frère

Double-page dans Libération sur les manifestations antigouvernementales ce week-end en Thaïlande… « A Bangkok, les vieilles haines refont surface », titre le journal. « L’attaque, samedi après-midi, d’un autocar de Chemises rouges, les partisans du gouvernement, qui arrivait de province par des étudiants surexcités, éméchés et armés de bâtons, a fait basculer le mouvement dans la violence. Jusqu’ici, ces défilés qui visent depuis plusieurs semaines à renverser le gouvernement de Yingluck Shinawatra étaient généralement pacifiques. La situation s’est rapidement envenimée en Thaïlande, pays qui ne connaît pas de gradation entre la tranquillité et l’explosion. »

Alors, pourquoi les vieilles haines refont-elles surface ? « La crise remonte à octobre, explique Libération, quand Puea Thai, le parti de la Première ministre, a proposé une loi d’amnistie pour tous les crimes liés aux violences politiques depuis 2006. Ce texte a été vu comme un moyen de permettre le retour de l’ancien Premier ministre en exil. » A savoir, son propre frère, Thaksin Shinawatra, condamné pour corruption. « Poursuivie par une opposition qui la campe comme la marionnette de Thaksin, la Première ministre est de plus en plus inaudible et fragilisée, estime Libération. En deux ans, elle est restée la petite sœur de l’ex-homme fort du royaume qui continue à tirer les rênes du parti et à influer sur le gouvernement. »

Reconquête…

« La France à l’offensive en Afrique » : ça n’est pas dans le domaine militaire… Cela concerne l’économie. Le Figaro fait le point : « plus de 500 entreprises africaines et françaises, de toutes tailles et de tous secteurs, participeront mercredi à une conférence économique, ouverte par Pierre Moscovici, le ministre de l’Économie, et clôturée par les présidents de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Tanzanie en présence de François Hollande. Avant un sommet, jeudi et vendredi, des chefs d’État à l’Élysée (…). Il s’agit de “faire grand, neuf et positif”, insiste-t-on, à Bercy. En clair, précise Le Figaro, tourner la page du passé et son encombrante “Françafrique” pour instaurer un nouveau partenariat “gagnant-gagnant” de développement durable en surfant sur une croissance dynamique et l’émergence de classes moyennes. L’urgence, c’est surtout de reprendre pied dans un continent où les entreprises hexagonales ont perdu, malgré des liens historiques et une langue commune, des parts de marché face à la rude concurrence des émergents, en tête la Chine. »

Et pour Le Figaro, cette contre-offensive doit concerner le continent dans son ensemble : « si l’Afrique de l’Ouest francophone reste une zone prioritaire avec l’atout d’une monnaie unique, le franc CFA, arrimé à l’euro, les entreprises françaises doivent miser davantage sur le monde anglophone. À côté de l’Afrique du Sud, première économie du continent, le Kenya, grand marché de l’Est, est une terre d’opportunités, tout comme le Nigeria, incontournable par sa taille et son développement malgré un climat des affaires difficile, ou l’Éthiopie, grand pays agricole. »

Un cran au-dessus !

Enfin, football : le PSG est vraiment trop fort… 4 à 0 hier soir face à Lyon, « ce Paris Saint-Germain est impitoyable », s’exclame L’Equipe qui magnifie en Une « le duo infernal » Zlatan Ibrahimovic et Edinson Cavani, les deux attaquants parisiens qui ont marqué « respectivement leur 11e et 10e but de la saison en Ligue 1. »

Attention, toutefois, avertit le quotidien sportif, « à force de gagner sans forcer en L1, le PSG pourrait vivre de mauvaises surprises en Ligue des Champions, comme le Lyon de la grande époque. »

En tout cas, Le Parisien ne boude pas son plaisir : « Paris écrase la concurrence », s’exclame le journal. « A eux deux, relève Le Parisien, Zlatan Ibrahimovic et Edinson Cavani, les artificiers parisiens, totalisent plus de buts que quinze formations de Ligue 1, dont Lille, deuxième du championnat de France. Ce n’est pas qu’ils pourraient jouer tout seuls contre tous les autres mais presque. Cette attaque n’a pas d’équivalent dans l’hexagone et peut-être pas beaucoup plus en Europe. Que l’on aimerait la voir, lance Le Parisien, face au Real Madrid ou au Bayern Munich… » Patience, patience…

 

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